Angélique Ionatos, diablesse à la voix porteuse d’âme qui chemine et pénètre les frontières, muse étrangère héritière du vieil Homère, nous embarque sur les terres torturées de la Mexicaine Frida Kahlo. Posant pour un moment sa guitare, la musicienne laisse toute la place à l’interprète et abandonne sa langue grecque pour celle, espagnole, de Frida Kahlo. Artiste peintre aux amours tumultueuses, femme engagée qu’un accident d’autobus laissa mutilée quand les jeunes filles sont encore en fleurs, Frida Kahlo a su jeter sur sa palette les brûlures de son âme et les cris de son corps. Son œuvre flamboyante parfois dérange par sa douloureuse morbidité. Elle n’en est pas moins un chant puissant et plein d’amour auquel Angélique Ionatos a voulu prêter sa voix parce que “la façon d’être, d’aimer, de survivre puis de vivre de Frida Kahlo est un extraordinaire pied de nez à ce qu’on peut appeler la fatalité”.
Si cette vie hors du commun et hors norme, consignée dans un journal intime, “étonnante surimpression d’écritures, de dessins et de couleurs” fut, pour Christian Boissel un splendide appel à la création musicale, il revenait au Colombien Omar Porras dont la démarche s’inscrit dans un théâtre baroque, haut en couleur, d’images et de mouvements, d’organiser la rencontre entre ces deux guerrières qui ont leur corps pour armes. “Pour l’une, dit-il, la voix est une flèche ; pour l’autre la passion faite pinceau.”
Dernier rendez-vous de la saison, cette nouvelle création d’Angélique Ionatos est attendue comme une lumière flamboyante dans le ciel de mai.
“Alas pa’ volar” (Des ailes pour voler)
Place Jacques Brel 78505 Sartrouville