Antonio Miguel : un duo comme un petit bonhomme, avec son histoire, ses états d'âme, ses efforts pour donner le change et ses grandiloquences misérables. Vous n'imaginez pas à quel point ces deux-là se ressemblent. Et comment aussi ils se dissemblent, chacun si différent de lui-même.
Ce pourrait être une pièce sur la gémellité, sur l'autre qui est en nous, sur nos amours, élans, peurs, désirs, échecs. Ce pourrait être aussi une réflexion délicate sur ce que c'est qu'être en scène ; qu'est-ce qu'« interpréter » veut dire, entre quels espaces se tient cet “inter” lorsque les postures traditionnelles de “chorégraphe” et “danseur” ont été démantelées.
Une performance qui ne prétend pas exclure les grands archétypes du spectacle (par exemple les personnages), mais s'appuie sur eux pour démasquer certains des enjeux de la représentation : ce que c'est que voir, ce que c'est que se montrer ; ce que c'est qu'incarner, et ce que c'est que déconstruire.
Isabelle Ginot
76, rue de la Roquette 75011 Paris