Ping pong féroce entre deux retraités, Jeanne et Henri, qui pourraient vivre paisiblement mais ne savent pas. Ils fabriquent du malheur par goût, par habitude. Jeanne n'est jamais contente, jamais satisfaite. Il pleut toujours là où elle est... Elle en a marre du communisme... Et Henri est trop mou... On les regarde se déchirer avec amusement et émotion.
Autopsie d’une vie de couple… ratée ?
Dans la cuisine de Jeanne et Henri, couple de retraités, tous les coups sont permis. Lui écoute Georges Marchais, elle éteint le poste de radio…elle en a marre du communisme ! Elle veut balayer, il la gène… Le ton est donné pour une heure d’échanges où se mêlent drôlerie, cynisme et cruauté dans la mauvaise foi la plus totale…
Face à Jeanne, mégère assumée, Henri, béret vissé sur le crâne, est admirable de résignation dans son rôle de mari souffre douleur. On y parle de Pompidou, de Giscard, de Marchais… un temps que les moins de vingt ans peuvent ne pas connaître…mais surtout de l’histoire de ce vieux couple qui nous touche dès le premier coup de balai de Jeanne. Elle a ses drôles de lubies… Elle est persuadée que le clocher de l’Eglise du village voisin se rapproche… Elle harcèle son mari pour qu’il aille vérifier ! Elle râle de tout, tout le temps. Il se réfugie dans son vieil ami le communisme en qui il croit depuis toujours. Elle fait le ménage avec force en ponctuant la plupart de ses phrases par un « c’est du propre » tout en surveillant de près tout ce qu’il fait.
Si on n’était pas au théâtre, on pourrait croire qu’on regarde par le trou de la serrure de leur cuisine, lieu unique de leurs échanges…C’est drôle, touchant, simple, poétique et nous pose une question essentielle, qu’est ce que le bonheur ? N’est ce pas simplement comme le pense Henri de prendre le temps d’apprécier une baguette chaude qui craque sous la dent, un plaisir simple mais essentiel
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