Aurélien Bory met en scène un spectacle hypnotique, fascinant, porté par la précision presque surnaturelle des mouvements de Shantala Shivalingappa, une des danseuses les plus talentueuses de la scène mondiale. Elle pousse son art, un mélange unique de danse contemporaine et de « Kuchipudi », aux confins de l’expérience mystique. Un spectacle d'une beauté rare à découvrir !
Dans la culture Hindou, la cendre (ash) symbolise le cycle de la vie et de la mort. Mais aSH signifie aussi : à Shantala. Aurélien Bory lui adresse ce solo créé sur mesure, où la danseuse salue Shiva jusqu’à s’y superposer. Avec sa technique filigrane à l’équilibre parfait entre racines et modernité, elle incarne le kuchipudi de l’Andhra Pradesh, danse ancestrale qu’elle revisite selon les goûts de notre époque. Entre pureté du geste et âme guerrière, elle capte les vibrations divines pour orner le sol d’un mandala cendré, dans un paysage sonore créé en live. Et en écho loin à l’arrière-scène, des rythmes de flamenco répondent à ses tranchantes frappes de pied.
« Impressionnant, terriblement magnétique par la puissance suggestive et sans cesse renouvelée de sa scénographie, aSH irradie à partir d’un noyau dur : Shantala Shivalingappa. Elle déploie une énergie phénoménale face au déchaînement du plateau qui se fait et se défait comme un cycle toujours en cours de création et de destruction. (...) Paradoxe ambulant que cette danse graphique et ondulante ourlée d’une foule de détails rythmiques. » Rosita Boisseau, Le Monde, 21 février 2019
« Après Stéphanie Fuster puis Kaori Ito, c’est avec Shantala Shivalingappa qu’Aurélien Bory a achevé sa trilogie de portraits de danseuses. Dans un espace tout en vibrations, l’art de la danse y exprime ses rites fragiles et sa beauté obstinée. » La Terrasse
Dans Shantala Shivalingappa, il y a Shiva, dieu de la danse. Shiva possède d’après les textes plus de mille noms. Il est un dieu créateur et destructeur. Seigneur des lieux de crémations, il se recouvre le corps de cendres. Shantala Shivalingappa a construit sa danse sur la figure de ce dieu, dont la vibration rythme la manifestation du monde.
J’ai demandé à Shantala si elle voulait faire l’expérience de la cendre. La cendre n’est pas uniquement les résidus solides d’une combustion parfaite, elle est un processus. La cendre est un fertilisant. Elle s’inscrit dans un cycle de mort et de naissance. La cendre possède ainsi une potentialité de vie. Est-ce pour cela qu’elle est sacrée en Inde, que les champs de crémations possèdent une énergie particulière, que vie et mort sont une seule chose dans le cycle des réincarnations ? Que fait Shiva ? Il détruit et il danse.
J’ai rencontré Shantala Shivalingappa en 2008, dans les couloirs du théâtre, à Düsseldorf chez Pina Bausch. C’était le dernier festival « Drei Wochen mit Pina ». Shantala dansait avec Pina Bausch dans Nefés, elle présentait également un solo et aussi un duo avec Sidi Larbi Cherkaoui. C’est là que Shantala a vu Plus ou moins l’infini. Il s’est passé dans ce lieu une forte convergence, qui me paraît presque irréelle tant elle a réuni d’éléments qui allaient être significatifs dans mon parcours et dans celui de Shantala. Quelque chose allait mourir ici et quelque chose d’autre allait renaître.
La danse de Shantala est faite de ce parcours entre le « kuchipudi » et Pina Bausch, entre l’Inde et l’Europe, entre Shiva et Dionysos dont d’aucuns disent qu’ils sont issus d’un seul et même dieu, Shiva ayant été perpétué dans la mythologie hindoue alors que Dionysos, balayé par les cultes monothéistes, était délaissé peu à peu en Europe, dieu errant, dieu du théâtre. Shantala n’a de cesse de réaliser des allers-retours entre Madras où elle est née et Paris où elle vit. Sa danse effectue un balancier perpétuel, quelque part entre mystique hindoue et physique quantique.
J’ai imaginé que Shantala Shivalingappa allait danser sur de la cendre pour aSH, dont le titre est composé des initiales et des finales de son nom. aSH est le dernier opus de la trilogie des portraits de femme, dix ans après l’avoir initiée, cette même année 2008 avec QUESTCEQUETUDEVIENS ? et poursuivie en 2012 avec Plexus. Dans cette trilogie, je prends comme point de départ non pas l’espace qui est ma question au théâtre, mais une femme, une personne qui a son histoire. Il s’agit d’un être vivant qui se déploie par la danse.
Avec aSH, Shantala Shivalingappa danse au-delà d’elle-même. Dans un dispositif de cendres et de vibrations, elle incarne Shiva qui permet au monde de se manifester et à l’espace de danser.
Aurélien Bory
Magic
Superbe spectacle grâce à la danseuse ,à la mise en scène; les percussions sont lancinantes et on est presque envoûté!
C’est surprenant de précision dans les gestes, de beauté et de force ... magnifique
Je n'ai pas été autant embarquée que le laissaient prévoir les excellentes critiques. Mise en scène impressionante, percussions impeccables et exécution inspirée des moments dansés ..... mais justement les mouvements sont très répétitifs et la danse se fait un peu rare. Dommage
Pour 17 Notes
Magic
Superbe spectacle grâce à la danseuse ,à la mise en scène; les percussions sont lancinantes et on est presque envoûté!
C’est surprenant de précision dans les gestes, de beauté et de force ... magnifique
Je n'ai pas été autant embarquée que le laissaient prévoir les excellentes critiques. Mise en scène impressionante, percussions impeccables et exécution inspirée des moments dansés ..... mais justement les mouvements sont très répétitifs et la danse se fait un peu rare. Dommage
Une perfection
Spectacle fascinant, spectacle total qui transporte dans le temps et l'espace, dans la mythologie indienne, dans la science et l'astrophysique d'aujourd'hui ; parle à tous les sens.
La danseuse est le comble de grâce et de sensibilité.
The dancer is talented but overall it was not a rich experience for the spectator.
Je ne suis pas «rentrée » dans ce spectacle et donc je m’y suis un peu ennuyée. J’avoue tout: j’ai regardé ma montre plusieurs fois.
parfait !!! mise en scène danse percussions: un dialogue permanent sur l'ordre des choses cosmiques. J'ai adoré et suis admirative et reconnaissante. Merci K. a
Tout est parfait, la scénographie, la danseuse, le musicien, la chorégraphie évidemment. Un spectacle qui relève à mes yeux du divin au sens figuré comme au sens propre.
Intriguant par sa simplicité, dépourvu du superflu et de couleurs, un dialogue entre le monde vertical intimidant et puissant, qui menace de renverser la danseuse qui se met sur un pas de danse à tracer une structure dans le monde horizontal, toujours cyclique, afin d'y trouver sa place, une structure de travail! Est-ce le cercle qui nous relie à l'éternité ? Existentiel et brillant !! - À voir absoluement ! Félix Brune felixbrune@gmail.com
Très beau spectacle. Shantala Shivalingapa est extraordinaire. Effets scéniques en symbiose avec la danse intéressants mais parfois un peu trop présents.
Un spectacle fascinant, autour d’une danseuse magnifique. On entendrait une mouche voler dans la salle tant les spectateurs sont envoûtés !
Perfection de la danse Dépouillement du décors Ce spectacle étrange m'a fascinée
1, avenue Gabriel 75008 Paris