Le Centre Chorégraphique National Ballet Biarritz fait enfin son entrée parisienne : sous la direction du chorégraphe Thierry Malandain, cette belle compagnie aux contours néo-classiques a gagné de nouvelles lettres de noblesse. Thierry Malandain, formé au classique - il est passé par le Ballet de l’Opéra de Paris, le Ballet du Rhin et le Ballet Théâtre Français de Nancy -, se fit tout d’abord remarquer avec sa troupe Temps Présent. En 1998, il investit la côte basque et donne un vrai souffle au Ballet Biarritz, nouvellement créé. Son Casse-Noisette lui sert d’entrée en matière
Depuis, Thierry Malandain et ses danseurs ont rendu hommage aux Ballets russes de Diaghilev (de Pulcinella à L’Après-Midi d’un faune) ou trouvé d’autres voies chorégraphiques avec le très beau Pierre de lune ou le récent Sang des étoiles. On retrouve chez Thierry Malandain ce travail sur le détail, du pas de deux à l’arabesque, doublé d’une musicalité sans cesse renouvelée. Au point que beaucoup d’observateurs à travers le monde voit en lui un digne héritier des maîtres classiques. Mais le Ballet Biarritz, aime aussi surprendre.
Sur Les Créatures de Prométhée, seule oeuvre pour ballet de Beethoven, il part ainsi de l’idée que le premier homme serait né pour danser. « Le propos du spectacle Les Créatures est d’évoquer à la fois la genèse et l’histoire de la danse » aux yeux de Thierry Malandain. Sur scène, on assistera à la rencontre improbable et pour tout dire emballante du mythe (la tentation, la chute et la mort d’Abel) et de la danse, du règne de Louis XIV aux aventurières américaines du XXe siècle comme Isadora Duncan ou Loïe Fuller. Et puisque Adam et Ève allaient (presque) nus, Thierry Malandain conte à sa façon une ode au costume à aimer et à danser. Ces Créatures ont des charmes définitivement insoupçonnés.
Ph N
1, Place du Trocadéro 75016 Paris