" Roméo et Juliette, histoire de l’amour étouffé par la haine. Amour anéanti par la violence aveugle de deux clans ennemis, rivaux impitoyables sans autre raison à leur sanglante querelle que leur appartenance à deux familles distinctes.
Combien de guerres aujourd’hui dans le monde font écho à cette tragédie de Shakespeare ? C’est pourquoi j’ai choisi de ne pas situer mon histoire dans une époque précise. Par la scénographie et les costumes, nous resterons intemporels, car cette histoire a lieu, a eu lieu et aura lieu encore et partout.
Je n’ai pas non plus voulu suivre l’argument de la pièce de Shakespeare dans ses moindres détails, mais concentrer l’histoire des amants de Vérone sur son canevas essentiel et sur ses situations fondamentales – cinq personnages distincts suffisent à la mettre en scène, tandis que l’ensemble de la compagnie donne sa dimension collective à cette tragique histoire de famille.
Notre création naît dès lors de plusieurs rencontres. D’abord, rencontre avec la musique si intense et belle de Prokofiev. Rencontre aussi avec les danseurs du Ballet de Genève. Ensemble, nous avons glissé nos corps dans la douceur ou la fureur de cette musique, nous nous sommes laissé inspirer par son rythme, sa saveur et sa poésie pour écrire les gestes, les portés, les élans, les brisures qui vont dire, raconter l’aventure passionnée de deux amants.
Au moment d’écrire ce texte, nous sommes encore en pleine création, nous cherchons, nous construisons, nous doutons, nous avançons à la rencontre de ce ballet qui, j’espère, saura séduire et émouvoir comme si c’était la première fois. "
Joëlle Bouvier
" Compagnie qui fait souffler un vent de fraîcheur sur l’écriture néoclassique, le Ballet du Grand Théâtre de Genève revient à Paris pour donner de nouvelles couleurs à Roméo et Juliette, les amants de Vérone qui iront jusqu’au bout de leur passion.
Au fil de ses créations, Joëlle Bouvier a montré un goût certain pour les grandes figures mises en danse, de Jeanne d’Arc à Orphée. Ils étaient faits, le couple maudit et elle, pour se rencontrer. Découverte dans les années 80 en tandem avec Régis Obadia, Joëlle Bouvier marqua les esprits avec un style ample et lyrique, une écriture minutieuse et une certaine musicalité.
Pour ce Roméo et Juliette, chorégraphié sur des extraits de trois suites pour orchestre de Serge Prokofiev, Joëlle Bouvier entend revenir à l’universalité de la fable, évacuant une époque précise ou des costumes trop connotés, axant ses recherches sur le coeur du drame. Cette création est une rencontre avec les danseurs du Ballet du Grand Théâtre de Genève.
« Ensemble, nous avons glissé nos corps dans la douceur ou la fureur de cette musique, nous nous sommes laissés inspirer par son rythme, sa saveur et sa poésie pour écrire les gestes, les portés, les élans, les brisures qui vont dire, raconter l’aventure passionnée des deux amants », résume Joëlle Bouvier. "
Philippe Noisette
Avec vingt-deux danseurs du Ballet du Grand Théâtre de Genève.
« C’est un véritable film à rebondissement qui se déroule sous nos yeux (...) Même Noureev étoffe le rôle de Roméo,il concentre aussi son art sur les scènes de groupe (portées par les familles ou par les gens du peuple), et les scènes spectaculaires de duels. L’opposition Capulet-Montaigu se joue à plein régime dans une ambiance Renaissance visuellement très étudiée dans les décors et les costumes.» La Terrasse, Nathalie Yokel
1, Place du Trocadéro 75016 Paris