La règle du jeu : 1965, Germaine gagne un million de timbres-primes à coller dans un catalogue promotionnel, genre La Redoute ou les 3 Suisses. 100 points pour une assiette, 1000 pour un coussin, etc. Objectif : tout coller afin de tout recevoir gratos. Puis remeubler, redécorer, avec belle vaisselle et verres en verre. Elle appelle en renfort les soeurs, les belles-soeurs, les copines et les voisines. À quatorze, elles débarquent. Et elles collent, chantent, se racontent, s’affrontent.
Plus on colle, plus les timbres disparaissent, car l’homme est bon même quand c’est une femme mais pas tout le temps. Et les confidences affleurent, drames, farces et révélations. Quinze femmes dans une cuisine. Sur un champ de bataille des humanités simples et rayonnantes, les belles-soeurs finissent mal la journée, mais en chansons, avec panache.
En 1968, Michel Tremblay crée l’événement en imposant sur la scène québécoise la langue parlée des Québécois. Première pièce en « joual », succès historique, traduite en plus de vingt-cinq langues, Les Belles-Soeurs balaye les convenances par un langage urbain, immédiat. Et Tremblay offre une vision cruelle et novatrice de tous les états de la femme. La soeur, la fille, la mère, la seule, la travailleuse, l’abusée, la vieille fille, la pute ou la puritaine. Quarante ans plus tard, avec la complicité de Tremblay, le plus lu des écrivains québécois, et du compositeur Daniel Bélanger, le metteur en scène René Richard Cyr transforme la pièce en théâtre musical. Il en fait un bouquet d’humanités féminines et d’énergies flamboyantes. Une deuxième vie pour Belles-Soeurs, triomphe outre-atlantique, porté par une fabuleuse troupe de bonnes femmes d’exception. Un événement.
« L'adaptation met tout le monde d'accord : les monologues et les choeurs passent très bien en chansons, la distribution est soignée et les mélodies de Daniel Bélanger jamais « niaiseuses » . Un enchantement. » L'Express
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