Betty Tchomanga s’empare d'une figure mythologique africaine dans un solo transcendé par la musique, les modulations étranges de sa voix et la contrainte incessante du mouvement. Sur la pulsation de sons électro hypnotiques et de « beats » issus de musiques traditionnelles africaines, la danseuse s’attache à la répétition d’un motif archaïque : le saut vertical. Virtuose dans cette transe exutoire, elle fait jaillir un sentiment de liberté à l’état pur.
Déesse des eaux, la divinité africaine Mami Wata a la beauté monstrueuse des créatures les plus fascinantes. Femme sirène associée à la séduction et à la mort, elle règne sur les bas-fonds de l’humanité. Brillante interprète chez Alain Buffard ou Marlène Monteiro Freitas, la jeune franco-camerounaise Betty Tchomanga s’empare de cette figure mythologique dans un solo transcendé par la musique, les modulations étranges de sa voix et la contrainte incessante du mouvement. Sur la pulsation de sons électro hypnotiques et de « beats » issus de musiques traditionnelles africaines, la danseuse s’attache à la répétition d’un motif archaïque : le saut vertical. Virtuose dans cette transe exutoire, elle fait jaillir un sentiment de liberté à l’état pur.
Dans ce solo aussi hypnotique qu'envoûtant, la chorégraphe et danseuse Betty Tchomanga se saisit d'une divinité vaudoue africaine. Elle est Mami Wata, esprit de l’eau, mi-femme, mi-poisson, une sirène à la fois attirante et inquiétante qui se tient devant nous, comme échouée. Commence alors, timidement d'abord, puis à un rythme de plus en plus effréné, une danse faite de sauts, de sursauts, de soubresauts, comme la résurgence de multiples présences, de gestes enfouis par la colonisation. Peu à peu, le spectacle se métamorphose et devient un jeu de séduction-répulsion avec les spectateurices, lorsque la danseuse descend de son rocher pour venir à leur rencontre.
Animée de pulsions organiques, frénétiques et répétitives, sa danse engagée et physique faite de bonds verticaux, évoque tout à la fois le désir et l'animalité. Sur des grognements mystiques, bientôt masqués par des rythmes à mi-chemin entre tambours et musique électro, la danse devient exutoire, pour dévoiler, tout en les gardant énigmatiques et obscures, les différentes facettes de Mami Wata, déesse ambivalente, sensuelle autant que monstrueuse.
Une expérience inouïe devant la transe d'une créature mi-séductrice mi-effrayante. Le public reçoit en écho les mouvements de Betty Tchomanga comme autant d'univers intérieurs qui se réveillent puis s'ensommeillent.
Pour 1 Notes
Une expérience inouïe devant la transe d'une créature mi-séductrice mi-effrayante. Le public reçoit en écho les mouvements de Betty Tchomanga comme autant d'univers intérieurs qui se réveillent puis s'ensommeillent.
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