Blanca Li, dans une facture classique et d’une intense beauté, rend hommage à ses origines andalouses
Ce n’est pas un hasard si cette saison encore nous vous proposons de retrouver la chorégraphe Blanca Li. Il y eut Macadam Macadam et son travail spectaculaire avec de jeunes artistes du hip-hop, l’an passé ce fut Borderline, une décoiffante chorégraphie haute en couleurs sur le stress de notre moderne société.
Avec Al Andalus, voici une autre facette de son talent, car ce qui fascine chez cette artiste, c’est sa boulimie, sa vertigineuse capacité à passer d’un genre à l’autre, son inventivité qui fait souffler un vent d’insolence sur la danse contemporaine. Originaire d’Andalousie, c’est à New York qu’elle suit les cours de Martha Graham qui fit le trait d’union entre classique et modern dance. Là, elle rencontre les gens de la mode et de la musique. Brassant tous ces apprentissages, elle forge sa personnalité de chorégraphe déjantée, entre baroque et cocasserie, ou classique développant une plastique très épurée.
À l’opposé de Borderline, Al Andalus est un retour aux sources. Trois ballets sur le thème de l’Andalousie. Une manière toute personnelle de nous faire entrer dans l’atmosphère des musiques espagnoles et d’un flamenco tout en retenue. Une montée progressive en intensité, des ensembles d’une chorégraphie fluide et d’une beauté intense. Au centre de sa compagnie, Blanca Li est une danseuse éblouissante d’une grâce et d’une poésie corporelle inimitable. Autour d’elle, six danseuses, deux danseurs que l’on suit ébloui, suspendu.
Avec l’apothéose finale d’une nouvelle version de L’Amour sorcier de Manuel de Falla, c’est un feu qui crépite, la beauté des lumières flirte avec les mouvements des corps. Le temps semble trop court. On voudrait en redemander.
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