Soul Shelter, c’est le titre du disque en solo publié par Bojan Z l’année dernière. Littéralement, « un refuge pour l’âme ». L’exercice du solo est propice à l’effet de miroir, et lorsqu’on l’écoute, en effet, prenant le temps de se dévoiler, sans précipitation, sans démonstration, Bojan Z offre les multiples visages qu’on lui connaît et qui font l’originalité de son art. Un improvisateur qui a chéri le jazz comme un espace de liberté. Un pianiste chez qui les folklores balkaniques ont nourri une virtuosité rythmique incomparable.Un voyageur dont les sources d’inspiration sont aussi bien un fragment de mélodie reprise d’un joueur de kaval bulgare, un rythme chaabi, qu’un blues remonté des profondeurs du Delta ou un thème méconnu de Duke Ellington. Un musicien qui a dédoublé son instrument, jouant d’une main du piano acoustique, de l’autre d’un piano électrique trafiqué par ses soins, mariant les sonorités de l’un et de l’autre. Un jazzman, enfin, qui est probablement le plus «multi» que l’on puisse observer dans le paysage actuel. Tout ça en un seul homme, face à lui-même
16, rue Charles Pathé 94300 Vincennes