Arletty, Yvette Guibert, Fernandel, Dalila, Fréhel…
Une comédienne, une pianiste chanteuse lyrique et un chorégraphe, revisitent avec humour et fantaisie le répertoire des chansons d’amour.
Toxiques ou corrosives, hilarantes ou naïves, fantasmatiques ou coquines, elles nous racontent l’histoire à rebondissements d’une femme en course poursuite avec les multiples hommes de sa vie. Drôle, osé, kitsch… Trois artistes jouent l’amour et ses dérapages.
Un univers extravagant entre humour grinçant et réalité.
Par la Compagnie Théâtre Djighite
"La formule cabaret permet de proposer l’Histoire Désastreuse des Amours de Lola à travers le tricotage de chansons françaises (situées entre 1920 et 1980) interprétées par un duo de comédiens. La forme gestuelle voire chorégraphique et le jeu importent autant sinon plus que la voix et autorisent des libertés prises avec la musique, des passages parlés, voire harangués, la blague... La qualité musicale pure étant pleinement assurée par «une troisième larrone», chanteuse lyrique très au point sur la musicalité...
L’amour est un thème universel et inépuisable bien que tout ait été dit là-dessus... Tout le monde a son lot personnel de déboires amoureux... Cela établit d’emblée une complicité entre spectateurs et acteurs... Les chansons d’amour permettent la prise à témoin, le sous-entendu : «Vous aussi vous connaissez ça ?» «Et là qu’est-ce que je vais faire? Vous n’auriez pas un conseil ?». Dans ce Cabaret Mal Barré nous explorerons avec délectation deux destins (aux antipodes l’un de l’autre) de femmes amoureuses : Lucia et Lola. Lola est en telle demande d’amour avec un grand A que le décalage entre son Rêve et la Réalité l’expose à coup sûr à l’escroc, au pervers, au profiteur de tous poils, pour qui son besoin éperdu d’amour est une aubaine pour tout se permettre avec elle... Dans l’espoir de rencontrer le Grand Amour, elle devance frénétiquement l’attente des hommes. Le coeur démesurément ouvert, de manière suicidaire, elle tombera inéluctablement dans l’alcool, la prostitution et le meurtre (le répertoire de prédilection de la chanson réaliste).
En parallèle, Lucia (personnage titre de l’opéra de Donizetti : Lucia de la Mermoor) vit l’amour avec un grand A dont rêve Lola mais cet amour est contrarié par l’interdit de sa famille. Elle aussi est amenée à tuer mais par répulsion de l’homme à qui on la force à se marier. Cela déclenche en elle la folie. Elle devient hantée par le fantasme obsessionnel transcendé de son grand amour : Edgardo. La durée de ce fameux «grand air de la folie» étant de 20 minutes, nous l’avons divisé en trois épisodes plus adaptés à la forme du cabaret (la construction musicale de l’air autorise pleinement ce découpage). Ces trois épisodes où Lucia s’enfonce de plus en plus au coeur d’elle-même et de sa folie viennent clore à chaque fois une période des aventures catastrophiques de Lola : «les amours d’adolescence», «le couple», «le début de la fin et la déchéance». Il va sans dire que l’ensemble est gai et drôle, même si en filigrane la complexité de l’Amour se profile. Le clin d’oeil et l’humour n’excluent pas, bien au contraire, la véracité du sentiment, de la situation ou de la sensation. La drôlerie provient de l’acharnement frénétique des deux femmes à s’accrocher à leurs rêves envers et contre tout pour ne pas voir la réalité en face... L’excès provoque le rire… Le tout pour une soirée légère, drolatique, troublante, en toute simplicité."
Geneviève de Kermabon
87, rue Félix Faure 92700 Colombes