La Compagnie Nationale de Danse d’Espagne s’est transformée depuis l’arrivée de José Carlos Martinez, danseur étoile du Ballet de l’Opéra de Paris, à sa tête en septembre 2011. Il a ramené cette compagnie à la tradition et à l’usage des pointes pour regarder vers le futur. Depuis, elle a cessé d’être une compagnie d’auteur pour offrir un éventail infini de possibilités quant aux styles et formats. C’est une troupe impressionnante de virtuosité et de sensibilité.
C’est dans cette perspective que s’inscrit cette création de Carmen par le chorégraphe suédois Johan Inger. Pour relever le défi de s’attaquer à un mythe aussi ancré dans la culture espagnole, Johan Inger a choisi de dévoiler son héroïne à travers les yeux d’un enfant, auréolant de mystère les obscures volutes de la séduction et de la violence.
Mais Carmen reste cette femme libre, courageuse et contemporaine, même si l’action est revue à l’aube de notre temps : Séville est un endroit quelconque, l’usine de tabac est n’importe quelle industrie et les montagnes de Ronda ressemblent à des banlieues défavorisées. Les militaires se rapprocheraient d’une autre forme de pouvoir, comme des cadres supérieurs, et le torero serait plus proche d’une star de cinéma ou de rock…
« Inger a ce don rare d'aller jusqu'au bout d'une idée en faisant souffler un vent de théâtralité sur le plateau. Surtout, le chorégraphe signe des pas de deux au cordeau, précis et expansif à la fois. » Philippe Noisette, Les Échos Week-End
1, place de France 91303 Massy Cedex