La sortie d’un nouvel album de Christophe Willem est toujours un évènement car l’artiste n’a cessé, depuis ses débuts, de brouiller les pistes ! Doué d’un timbre puissant et singulier, il surfe sur tous les genres avec une égale aisance. Iconoclaste décomplexé, il n’obéit qu’à deux règles : prendre des risques et se faire plaisir. Un plaisir largement partagé par le public (2 Millions de Disques, 4 NRJ Music Awards, 1 Victoire de la Musique du Public).
Ainsi, avec sa première production Inventaire, il nous avait offert une sorte de psychanalyse, assez peu académique. Autour du divan : des spécialistes comme Zazie, Bertrand Burgalat ou Philippe Katerine. De cette drôle de « consultation » naîtront des tubes comme Double Je, Jacques a dit ou Elu produit de l’année. Côté prescription, on retiendra l’autodérision pratiquée à hautes doses !
On pouvait évidemment craindre le syndrome du deuxième album. Négociant le virage avec audace, Christophe livrera, en mai 2009 le bien-nommé Caféine. De l’adrénaline pure jus, gorgée d’électro-pop, à la manière anglo-saxonne. Un grand écart musical et artistique dont il avait déjà donné un avant-goût dans Nouvelle Star (crû 2006) en revisitant des succès des Bee Gees, de Dalida, de Brel, de Gloria Gaynor, sans oublier une flamboyante version de New York, New York.
Fidèle à une période de gestation qui tourne autour de deux ans, le temps qu’il lui faut pour porter ses projets, Christophe Willem annonce la naissance de Prismophonic. Mais où a-t-il glané ce titre étrange ? « Il m’a été inspiré par la photo de la pochette », confie-t-il. « De mes mains qui cachent un micro jaillit une lumière blanche, un peu comme un prisme. La déduction était que ce disque était prismophonic, c’est-à-dire qu’il produisait la musique de la lumière ».
Une lumière qui a puisé à plusieurs sources puisque le chanteur a fait appel à de grands noms de la création tels que Steve Anderson pour la production et la réalisation, l’auteur, compositeur, interprête Zaho qui a signé la plupart des textes, l’auteur compositeur Karen Poole (qui a notamment collaboré avec Kylie Minogue et Lily Allen), le groupe Freemasons incontournablede la scène électro, Jeremy Wheatley, une pointure du mixage (Robbie Williams, Pet Shop Boys, Etienne Daho…)… et d’anciens complices comme Olivier Schultheis ou Jean-Pierre Pilot.
Abordant une trajectoire résolument pop, Prismophonic ouvre sur le lumineux Starlite aux couleurs disco-pop et se termine sur les envolées quasiment lyriques de Falling. Un disque qui fait aussi la part belle aux ballades (Le temps qu’il reste, Si mes larmes tombent), au funk (Cool), à l’électro (Automatik), à la belle complicité avec Zaho… et surtout à la voix du chanteur, subtilement mise en avant. Véritable hymne à la liberté d’un artiste qui creuse son sillon en assumant pleinement ses choix, Prismophonic bénéficie d’une production particulièrement soignée. Quant au thème universel du sentiment amoureux, décliné ici dans toutes ses phases, il demeure la principale source d’inspiration de Christophe Willem. « Je ne me sentirais pas crédible dans le rôle d’un chanteur à messages. Mon ambition est juste d’embarquer le public dans un voyage au coeur d’émotions comme la joie, la tristesse, la nostalgie ou la mélancolie ».
« Avec mon premier disque, je découvrais. Pour le second, j’ai voulu me prouver ce dont j’étais capable. Prismophonic est à la fois un lien et une synthèse entre le passé d’Inventaire et la continuité de Caféine. Il incarne ce que je suis aujourd’hui… » Quant à demain, il faudra attendre, car Christophe est rarement là ou on l’attend !
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