De l'autre côté de la mer
La presse
Douar, pièce pour neuf danseurs français et algériens, est une rencontre entre les deux rives de la Méditerranée, une passerelle pour une jeunesse où chacun se projette "de l'autre côté de la mer". Kader Attou, chorégraphe hip hop, français d'origine algérienne, y exprime le désir des uns de retrouver leur terre d'origine et des autres de s'abreuver de liberté.
Les danseurs incarnent des immigrés perdus dans une zone de transit ou des paumés restés au bled, pour dire l'ennui, l'enfermement ou l'exil… Dans une ambiance empreinte d'humour et de gravité, les corps s'arqueboutent, font du sur place ou tournent sur eux-mêmes avant de tanguer au rythme de la mer, du flux et reflux. Des solos émergent, sont happés par le groupe puis sont libérés à nouveau. Surgis de l'oppression, les danseurs semblent suspendus dans l'espace, pour s'étirer, rouler ou onduler en créant des parallèles avec le sol.
Sons de la rue, bruits de radio, violon et oud enveloppent ces errances, et un immense espoir : celui d'exister et de pouvoir rêver. Avec l'énergie du désespoir mise au service d'une danse qui mêle savamment le hip hop aux accents arabo-andalous, les danseurs bâtissent un pont entre ici et là-bas, hier et aujourd'hui, et créent un spectacle poétique et bouleversant.
« Une chorégraphie tout en finesse sur le mal de vivre de la jeunesse algérienne. La thématique du départ, contraint et espéré, s’incarne à travers ces silhouettes de danseurs encombrés de leurs bagages de pauvres. Mentir, s'évader, danser : la lutte pour la survie est au cœur du propos de Kader Attou. Le chorégraphe travaille, avec Douar sur l'ennui, l'enfermement, les rêves d'exil. L'absurde avec ses silhouettes tendres à la Buster Keaton n'est jamais loin. Les mains calées au fond des poches de leur imperméable, les danseurs marchent, tête baissée. Puis les jambes s'échappent de ces profils tristes, les pas de danse vont entraîner peu à peu tout le corps. Foule et solitude. Le groupe déambule avec ces grands sacs à carreaux, bagages de pauvres, emblème des réfugiés. (...) Sons de la rue, bruits de radio, violon et oud arabo-andalou soutiennent leurs errances. Peu à peu, ces parcours de paumés gagnent en consistance, jusqu'à ce que, à la fin, chacun entre en scène portant une grande photo de lui-même, portrait hurlant le désir d'exister. Mais ces images évoquent aussi les milliers de disparus algériens, auxquels Kader Attou dédie Douar... » Catherine Bédarida, Le Monde (deux articles)
« Kader Attou s’associe à de jeunes Algériens (Chriki’z-Les Associés) pour créer un lieu commun où réunir les artistes de chaque côté de la Méditerranée. Avec presque rien, quelques sacs d’immigrés, les danseurs tentent de continuer à rêver, à imaginer. Douar , écrit au creux d’une douleur qui ne parvient plus à se formuler, est un immense espoir. » Marie-Christine Vernay, Libération
« (...) Kader Attou démontrait qu’il était encore possible de donner au hip hop une dimension humaine et politique, allant chercher dans le même temps une écriture originale et un regard attentif sur le corps des danseurs. (...) Mélange d’humour et de gravité, ennui, enfermement et rêve de liberté… (...)
« Les corps tanguent, ils sont au rythme de la mer dans ce désir de traverser. Ils se rapprochent et se lâchent. Ils se déshabillent. Torses nus, rendus vivants par une chaude lumière, ils retrouvent la liberté du hip hop ? Dans un juste équilibre, le chorégraphe fait émerger des solos, happés par le groupe et libérés à nouveau. Tenter de vivre par le mouvement. Surgis de l’oppression, les danseurs semblent suspendus dans l’espace, pour s’étirer, rouler, ou bien encore onduler en créant des parallèles avec le sol. Devenir plus léger avec la danse. Le hip hop du chorégraphe n’est ni dans la virtuosité, ni dans la fébrilité scénique. Il est intense à l’endroit où il se pose, il est ample, laissant toute la place au corps de celui qui danse, capable d’abandonner la masse et la force, pour donner au mouvement une certaine féminitude. Par moments, l’écriture est surprenante, presque familière, semblable à celle appartenant à la "danse contemporaine". » Martine Pullara, 491
16, place Stalingrad 92150 Suresnes
Navette gratuite Paris - Suresnes : Une navette est mise à votre disposition (dans la limite des places disponibles) pour vous rendre aux représentations du Théâtre.
Départ de cette navette 1h précise avant l’heure de la représentation (ex. : départ à 19h30 pour une représentation à 20h30), avenue Hoche (entre la rue de Tilsitt et la place Charles de Gaulle-Étoile), du côté des numéros pairs. À proximité de la gare Suresnes-Longchamp (Tram 2), la navette peut marquer un arrêt sur le boulevard Henri-Sellier (à l’arrêt des bus 144 et 244 (direction Rueil-Malmaison), 25 minutes environ avant la représentation. Faites signe au chauffeur.
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