Un duo, oui, mais avec… la lumière. C’est le pari aussi audacieux que passionnant lancé avec Jusqu’à L par Akeem H. Issu du monde des battles, cette figure marquante des danses urbaines est notamment passée par les compagnies Choream et Ethadam avant de créer son association Uni’sons. Il interprète lui-même cet ovni chorégraphique diablement excitant, où le corps dialogue avec une présence immatérielle jusqu’à finir par accepter sa propre disparition. Ibrahim, pour ouvrir les festivités de Cités danse connexions.
Changement de rythme en deuxième partie avec Soyons Fous de Salim Mzé Hamadi. Avec les quatre danseurs sur-vitaminés de sa compagnie Tché Za, en résidence à l’Alliance française de Moroni, le chorégraphe natif des Comores, leader du mouvement krump en Afrique, invite à « bouger les lignes » dans un hymne à l’insoumission dont la seule arme est le mouvement. Façon d’expérimenter les liens entre liberté et folie, mais aussi d’appeler ses compatriotes à oser réinventer leur quotidien difficile. Danser le changement, on ne saurait rêver meilleur programme !
Je mène à travers Jusqu'à L une recherche expérimentale sur le dialogue entre un corps et la lumière. Ce duo, cette danse entre deux entités, l'être humain et la lumière, me permet de donner à celle-ci un rôle qui va au-delà de son utilité technique Cette interaction entre le danseur et la lumière est la matrice de l'histoire. Celle-ci interroge la place du corps humain bousculé voire remplacé par la lumière.
Corps du danseur et corps de la lumière sont tous deux protagonistes de l'histoire dont les rôles évoluent jusqu'à s'inverser. La dimension artistique mise, ici, sur un bouleversement des acquis qui désignent le danseur comme personnage principal. La lumière refuse de glorifier le corps du danseur-homme et cherche à vivre pour elle-même. La danse se met ainsi au service de la lumière. Le danseur-être humain poussant son histoire à son paroxysme devient serviteur volontaire de son choix.
Jusqu'à L, c'est aussi pouvoir constater sur un plateau ce que la lumière peut faire sans le danseur. Il s’agit de voir la lumière comme une véritable entité, la voir naître tel un outil technique pour devenir un corps capable d'évoluer seul sur le plateau. La lumière pourra se passer de l'être humain pour être vue. La dimension créative de ce spectacle prend son sens dès le moment où le spectateur voit différemment la lumière grâce aux choix de la chorégraphie et de la mise en scène. Cette création mêle plusieurs domaines du spectacle vivant tels que la danse hip hop, la vidéo, la création sonore, et évidemment la création lumière.
Ma création a pour intention d'amener le spectateur à se remettre en question dans ses habitudes et à s'interroger face à la disparition programmée du corps de l'acteur-être humain. Qu'est-ce qu'il est prêt à abandonner pour accepter la lumière comme danseuse à part entière ? Est-il prêt à se passer de la présence du corps humain ?
Cette création cherche à répondre à ses questions en donnant au spectateur la visibilité d’une situation extrême sur le plateau . Dans le tableau final, celui où tout se joue, la lumière se remémore son parcours, son histoire avec le corps humain, et est dotée d’une infime conscience de vie, et pose la question : « La lumière peut-elle devenir une réalité et remplacer le corps physique du danseur et devenir une véritable interprète ? ».
Ce spectacle ne pourrait pas avoir de sens sans le regard du spectateur, témoins de l’accélération des mutations technologiques de notre société se répercutant dans le spectacle vivant. A travers la danse hip hop, la vidéo tout comme la lumière, désormais omniprésentes dans notre environnement, interrogent la notion d’espace public dans la mesure où il s’agit d’un sujet d’actualité, agissant sur notre Société.
A l’ère des interrogations économiques, écologiques et sociétales sur la « nécessité » de l’éclairage public, Jusqu’à L, tente de changer le regard que l’on porte sur la lumière.
Akeem H. Ibrahim
Soyons Fous est un hymne à la révolte, à la transnhumance, un appel à bouger les lignes et à faire les choses autrement, à oser tout simplement.
Cette pièce développe un lanagage du corps qui rapproche la logique et l'illogique. La compagnie Tché-Za, joue et incite au changement, par ce langage du corps autant provocateur que conscientisant. le mouvement est ici la seule arme pour bouger les lignes.
Cette pièce de quatre danseurs est une réflexion sur les conditions de vie des populations comoriennes, qui vivent un quotidien extrêmement difficile, dans une totale acceptation et peu de désir réel de changement. Danser le changement, interpréter son quotidien et montrer son futur, ss désirs, se mêlent.
Soyons fous ne déroge pas à la rège et à l'esprit de création de Salim Mzé Hamadi. Transmettre un message clair, qui prend tout son sens à crescendo.
Le mode d'expression se veut émotionnel et agressif. Les techniques contemporaines cachent subtilement le Hip Hop, les émotions se perdre peu à peu pour une meilleure compréhension des événements.
Voir l'état actuel de la société et comment évoluent les choses autour de nous, me donne envie de dépasser l'entendement. Envie de relâcher la pression, d'être libre, de faire le fou. Je cherche à transcender sur le moment une personne normale pour le placer dans un contexte de folie.
Je voudrais lui redonner sa liberté, la liberté d'oser faire les choses de voir le monde différemment. la liberté d'être une personne différente qui agit d'une manière incontrôlable. Ma réflexion m'a amené à découvrir la liaison entre les fous et les gens normaux. la logique et l'illogique.
Et si pour changer il fallait faire comme les fous ? Mener cette réflexion m'a permis de voir que souvent l'homme a besoin d'être fou pour que les choses changent.
Dans cette pièce je développe un langage atypique au niveau des mouvements et de l'expression de ceux-ci.
Mon univers a reçu des influences extérieures comme, celle d'Anthony Egéa, que j'ai reçu sur la pièce Rage et qui m'a permis de développer ma conception e la danse en me basant sur mes origines Hip Hop, traditionnelles, contemporaines et Krump.
Salim Mzé Hamadi
16, place Stalingrad 92150 Suresnes
Navette gratuite Paris - Suresnes : Une navette est mise à votre disposition (dans la limite des places disponibles) pour vous rendre aux représentations du Théâtre.
Départ de cette navette 1h précise avant l’heure de la représentation (ex. : départ à 19h30 pour une représentation à 20h30), avenue Hoche (entre la rue de Tilsitt et la place Charles de Gaulle-Étoile), du côté des numéros pairs. À proximité de la gare Suresnes-Longchamp (Tram 2), la navette peut marquer un arrêt sur le boulevard Henri-Sellier (à l’arrêt des bus 144 et 244 (direction Rueil-Malmaison), 25 minutes environ avant la représentation. Faites signe au chauffeur.
La navette repart pour Paris environ 10 minutes après la fin de la représentation, et dessert, à la demande, l’arrêt Suresnes-Longchamp, jusqu’à son terminus place Charles de Gaulle-Étoile.