Le deuxième volet de Cités danse connexions invite à la découverte de deux fortes têtes : Laos et Nawal Lagraa. Mais ils ont trop de caractère pour se couler dans des moules, alors ils grappillent ce qui les intéresse pour inventer leur propre univers.
Do You Be
Issue d’un projet artistique engagé dans la lutte contre les discriminations, Do You Be en signe l’aboutissement. De formation classique, Nawal Lagraa a initié ses huit danseuses à une gestuelle chorégraphique qui mêle les alphabets hip hop et contemporain. Une langue riche qui chante la femme plurielle, magnifique et généreuse, mais réduite par des sociétés archaïques à un rôle de second plan.
« Chaque femme porte en elle une force naturelle riche de dons créateurs, de bons instincts et d’un savoir immémorial. Chaque femme a en elle la femme sauvage. Mais la femme sauvage, comme la nature sauvage, est victime de la civilisation. La société, la culture, la traquent, la musellent, afin qu’elle entre dans le moule réducteur des rôles qui lui sont assignés et ne puisse entendre la voix généreuse issue de son âme profonde » Clarissa Pinkola Estés.
A partir du concept de « femme sauvage » de Clarissa Pinkola Estés, j’ai eu envie de mettre en lumière, en mouvement, à travers huit corps de femmes aux bagages différents (hip hop, jazz, africain etc.) la force et la puissance de la femme. Au cœur du processus de création, le dialogue permanent entre l’ « animus », la part masculine de la femme reliée aux vertus de l’action, de l’affirmation et de l’intelligence, et les vertus dites féminines d’intériorité, de sensibilité et de créativité. L’envie de défaire certains clichés et d’éviter d’uniformiser les genres. Prenant en compte la spécificité de chacune, nous parlerons du processus d’ « individuation » plutôt que d’individualité.
Nawal Lagraa
Sans paroles
D’une durée de 20 minutes, la pièce Sans Paroles a été initiée lors du projet « Egotrip » du Festival « Total Session » à Grenoble en 2010. Elle a bénéficié d’une résidence à la Vilette pour son passage au festival Kalypso (Créteil) et Visages du Monde (Cergy) en 2013 et 2014.
Le duo Sans Paroles met en scène une rencontre entre deux univers articulés par deux types de langages, deux façons de signifier, à la recherche d’un consensus pour pouvoir échanger. Véhicules de matière à penser, à ressentir et à communiquer, la musique incarnée par le saxophoniste (Kévin Théagène) et le mouvement incarné par le danseur font écho aux recherches du philosophe W.V. Quine sur l’indétermination de la traduction et la possibilité de communication.
Ce duo illustre un cheminement d’ajustement mutuel à l’équilibre précaire vers une compréhension mutuelle. Chacun expose son langage, son alphabet et son souffle où chaque mouvement de trop peut conduire à l’éloignement. Tantôt somnambule, tantôt félin, suspendant, surprenant et flottant il promet de gagner son duel contre la gravité et de gagner l’espace scénique que revendique aussi le musicien.
Notre danse est-elle un langage universel, a-t-elle un sens ? S’il est vrai , comme le disait le philosophe J. L. Austin, que « dire c’est faire » , peut-être que la pensée est elle même une forme de danse ?
16, place Stalingrad 92150 Suresnes
Navette gratuite Paris - Suresnes : Une navette est mise à votre disposition (dans la limite des places disponibles) pour vous rendre aux représentations du Théâtre.
Départ de cette navette 1h précise avant l’heure de la représentation (ex. : départ à 19h30 pour une représentation à 20h30), avenue Hoche (entre la rue de Tilsitt et la place Charles de Gaulle-Étoile), du côté des numéros pairs. À proximité de la gare Suresnes-Longchamp (Tram 2), la navette peut marquer un arrêt sur le boulevard Henri-Sellier (à l’arrêt des bus 144 et 244 (direction Rueil-Malmaison), 25 minutes environ avant la représentation. Faites signe au chauffeur.
La navette repart pour Paris environ 10 minutes après la fin de la représentation, et dessert, à la demande, l’arrêt Suresnes-Longchamp, jusqu’à son terminus place Charles de Gaulle-Étoile.