« Pourquoi le mot de passe Brazil ? Déjà parce que ça sonne bien. Parce que ça appelle un imaginaire qu’on n’assimile pas forcément à notre musique. Parce que le Brésil est un pays construit sur le mix des cultures (ou plutôt sur le « mashup » des cultures). Parce qu’on aime beaucoup le film et sa folie. Parce qu’on a envie de se connecter avec autre chose et quelque chose qui sent plutôt le soleil. Et au final parce que ça fait un moment qu’on va piocher à droite à gauche pour faire nos trucs et que ça correspond bien à ce pays. » Julien Desprez
Depuis ses débuts en 2008, le collectif de musiciens Coax aime se définir comme une coopérative artistique. Affranchie des frontières esthétiques –jazz, musiques improvisées, actuelles, contemporaines...-, la musique qu’il défend s’élabore patiemment, bruyamment, passionnément.
Entreprise à taille humaine, Coax demande à ses membres de mettre la main à la pâte : tous aiment triturer le son dans tous les sens, pousser leurs instruments dans leurs derniers retranchements, improviser sur des canevas collégiaux, rebondir sur des grains de hasard. A l’instar de plusieurs autres collectifs nés depuis quelques années sur le territoire et qui participent largement au renouveau musical actuel (cf le festival Collision Collective de janvier à juin 2015), Coax aime réinventer le lieu et les formes de concerts.
La création de « Brazil Mashup », l’un des objets de leur résidence à La Dynamo de Banlieues Bleues, s’inscrit totalement dans cette philosophie. Grâce au hashtag « Brazil », les membres de Coax ont trouvé sur le Net une foule de vidéos : entre le métissage créatif de la patrie de la bossa nova et le film déjanté de Terry Gilliam, les occurrences ne manquent pas.
A partir de toute cette matière, le collectif prépare une oeuvre participative et immersive. Expérience artistique autant que vidéo-concert dansant, « Brazil Mashup » se présente comme un dispositif de quatre écrans entre lesquels le public prendra place. Entouré de cut-ups, de voix, de jeux de superposition, le spectateur-auditeur verra sa perception troublée, dérangée, magnifiée. Placés devant ou derrière les écrans, les musiciens joueront une sorte de cache-cache sonore avec l’auditoire.
Œuvre totale et 2.0, ce « Brazil Mashup » se veut aussi... collectif. Tous les musiciens vont écrire des bribes de partition qui seront agencées, redécoupées, arrangées selon le principe populaire sur Internet du « mashup » : des fondateurs de Coax (le guitariste Julien Desprez, le batteur Yann Joussein et le saxophoniste Antoine Viard) jusqu’à des membres plus récents comme la chanteuse suédoise Sunna Ardal en passant par des piliers du collectif (la bassiste Fanny Lasfargues, le saxophoniste Yoann Durant, le saxophoniste-pianiste Clément Edouard, le trompettiste Aymeric Avice, le batteur Emmanuel Scarpa et Simon Henocq et ses machines).
Une toile interactive tissée par le fleuron de l’improvisation hexagonale, on risque d’en prendre plein les yeux et les oreilles.
9 rue Gabrielle Josserand 93500 Pantin