A partir de 14 ans.
Histoire d’envol et de chute, de frontières tangibles que l’on franchit pour découvrir aussi ses limites intérieures, de rêve d’inconnu qui conduit à la connaissance insoupçonnée de soi... Arnaud Anckaert, seul en scène, embarque le spectateur dans le souvenir du périple bien réel qu’il a accompli avec Capucine Lange. Il se souvient : en 1999, diplôme de l’école de Théâtre Lassaad en poche, il s’apprête à affronter la vie professionnelle. Mais les questions pleuvent : « Quels choix faire ? Quels modèles rejeter ou adopter ? De quelles inspirations se nourrir ? Quels objectifs chercher à atteindre, quelles ambitions se donner ? Ces mots paraissent presque vertigineux, au sortir de la vie étudiante » Alors germe l’idée d’un voyage, pour aller voir comment se fait le théâtre ailleurs, et découvrir que le périple met également en jeu la connaissance de soi-même.
Le voyage initiatique des deux comédiens nous est rendu sous la forme d’une conférence - spectacle, un journal de bord en images, un collage de mots et de vidéos qui rassemble et met en perspective les archives liées à cette expérience. Pour refuge, les jeunes gens ont un camion qui les mène de la Suisse à la Finlande, en passant par la Pologne ou la République Tchèque.
L’aventure est physique autant qu’intellectuelle : les deux jeunes gens, qui se savaient de passage, en sont revenus différents, sans doute plus près d’eux-mêmes, comme l’explique Arnaud Anckaert : « En traversant physiquement les frontières, c’est une part des frontières intimes qui est traversée. Il sera donc question de limite, de dépassement et parfois de renoncement. Comment se construit-on ? Comment rendre compte d’un voyage ? D’une identité ? Comment peut-on partager une expérience ? Durant un an, nous étions sans domicile et n’avions que le camion comme maison. La sensation de vivre en marge nous faisait ressentir le monde comme un appel vers l’inconnu : à la fois attirant et menaçant. Ce que nous faisions chaque soir comme un rituel, installer un camion pour la nuit, trouver un endroit pour se poser devenait en quelque sorte le fondement de notre quête : trouver une place. Mais où ? Avec qui ? Chaque nouvelle rencontre avec l’autre était en réalité une confrontation avec soi-même. Chaque déplacement, un déplacement en soi »
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