Petit, on s’invente des histoires. Pour s’expliquer le monde ou le refaire en rêve. Parti en quête de sa mémoire, Kader Attou a rapporté, telles des pépites, les mille et un fragments de vie sur lesquels se superposait jadis son imaginaire enfantin.
Autour de ces sensations fragiles, le fondateur de la compagnie Accrorap a tissé sa nouvelle création, conçue pour six danseurs hip hop dont une femme. Tournant délibérément le dos à l’implication collective de ses précédents spectacles (Douar en 2003 et Les corps étrangers en 2006), il renoue avec la grâce poétique de Pourquoi pas, grand succès de Suresnes Cités Danse 2003.
Une première étape de travail finement intitulée Pour l’instant, présentée en guise d’amuse bouche lors du festival 2007, a déjà aiguisé les appétits. Nul, mieux que ce chorégraphe des émotions, pouvait mettre la danse urbaine au service de la légèreté grave de l’enfance, et tel un réalisateur de court-métrage, aller droit à l’essentiel. Sans en dire trop ni pas assez. Toujours juste.
Par la Compagnie Accrorap.
Le titre du spectacle est d’emblée trompeur. Doit-on y voir une petite provocation du malicieux Kader Attou ? Si le chorégraphe reconnaît qu’Internet représente pour lui un espace immense de scénarios, il s’est cependant penché sur un territoire plus proche de lui : celui de son enfance et des souvenirs marquants qui l’habitent encore aujourd’hui.
Bâti sur un mode fragmenté, un fil de saynètes sans lien toujours apparent entre elles, Petites histoires. com va à l’essentiel. Les souvenirs se déroulent : les ailes en carton qu’il fabriquait à partir de poudre de papillons pour pouvoir voler un jour, son père qui faisait les 3/8 chez Renault, autant de réminiscences auxquelles les cinq danseurs, tous magnifiques, donnent vie dans un subtil mouvement de balancier entre gravité et légèreté.
« Scènes de danse pure et saynètes gonflées d’énergie âpre, où des hommes se battent pour ne pas devenir des pantins de leur vie. (…) Une France populaire surgit en creux dans cette danse hiphop à laquelle elle appartient. » Le monde
22, rue Paul Vaillant-Couturier 92140 Clamart
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