Quand Nemanja Radulovic et Michel Vuillermoz font dialoguer Beethoven et Tolstoï.
Pétri des idéaux de 1789, Beethoven rêve de Paris. Au début du nouveau siècle, il fait donc ce qu’il faut pour attirer l’attention de Napoléon. Ainsi son immense Sonate pour violon et piano n° 9 est-elle dédiée à Rodolphe Kreutzer, proche du général corse. Mais à trop faire l’original – a-t-on jamais entendu pareille chose ? –, le maître de Bonn rebute le virtuose français, qui n’y comprend rien. Pas de quoi effrayer Nemanja Radulović, enfant terrible de l’archet dont le duo de musique de chambre formé avec Laure Favre-Kahn devrait encore faire des étincelles.
Jalousie et démence seront celles du Pozdnychev de Tolstoï, qui tua son épouse pour s’être trop bien entendue avec son partenaire de chambre dans l’œuvre dont nous parlons. Michel Vuillermoz fera une infidélité à la Comédie Française pour défendre le grand texte.
Beethoven Sonate pour violon et piano op. 47 « A Kreutzer »
Tolstoï La Sonate à Kreutzer, extrait du roman
15, avenue Montaigne 75008 Paris