Côté jardins

Promenade à travers trois jardins.

Trois courtes pièces chorégraphiques, de styles contrastés, évoquent diverses formes de pensées qui conduisent à une idéalisation de l’espace. La rêverie se développe à travers le dépouillement des formes, le foisonnement spectaculaire ou la projection du mythe dans la modernité. Quatre mêmes interprètes mènent ces danses. Cette relation avec des temps et des espaces aussi divers, incite à investir les lieux les plus variés, les théâtres comme les jardins. Cette création propose de trouver les formes pour s’y adapter, et de cette manière, chaque représentation se veut originale.

Ryoanji (durée : 24mn)

Musique John Cage

Le Ryoan-Ji est un jardin bouddhiste zen. Rochers et sable, jardin du vide, espace de méditation. Il donne lieu à une danse épurée, toute de concentration intérieure, mystérieuse, rituelle.

 " Contentons-nous d’ouvrir les yeux. Deux groupes de pierres à gauche, trois à droite. La taille des pierres de gauche : plus importante que celle des pierres de droite. D’où : symétrie dans l’asymétrie, équilibre, harmonie, bref régulation du divers. " Daniel Charles, " Gloses sur Ryoan-Ji " .

 " Je lui dis que, pour moi, ces rochers auraient pu se situer n’importe où au sein de cet espace ; que le vide du sable était tel qu’il était susceptible de servir à n’importe quel endroit, de support à ces rochers. " John Cage, cité dans Gloses sur John Cage de Daniel Charles.

Prendre les choses pour ce qu’elles sont, accepter la non détermination du rapport de la danse et de la musique comme ces rochers sur le sable. Il s’agit d’élaborer une démarche réfléchie de la création tout en gardant " l’absence " intentionnelle d’intention " du Bouddhisme Zen " . Marceline Lartigue

 " Les mouvements des danseurs, d’abord presque invisibles, se déploient lentement, comme sous le coup d’une hallucination. Le corps, chez Marceline Lartigue, ne vaut que par ce qu’il exprime. Le mouvement, au-delà de l’enveloppe charnelle, se faufile à travers les plis et les méandres des costumes, comme si la danse n’était jamais une évidence mais la résultante de parcours secrets et complexes. La chorégraphie ne prend vie qu’à condition d’être restée le temps nécessaire à l’abri des regards. C’est une danse pudique, qui ne craint pas le poids du corps mais la lutte avec lui. " Dominique Frétard - Le Monde de la Musique 1990

 " Ryoan-Ji recèle une telle densité que la pièce donne l’impression de pouvoir se poursuivre naturellement dans ce temps suspendu de la musique et de la danse. " Dominique Bannwarth

Sacro Bosco (durée : 20mn)
Europe - foisonnant d’espèces et de formes
Création

Spectaculaire, fantastique : le jardin baroque de Bomarzo. Propice aux rencontres amoureuses, ce lieu est conçu pour accueillir l’imaginaire. Entre rêve et réalité, les corps se croisent et se mêlent à l’occasion de jeux de rôles. Danse ludique, pleine de ruptures et de rebonds. Danse charnelle éthérée, alanguie ou vigoureuse. Le dédale du labyrinthe favorise les rencontres inattendues.

Ciels en friches (durée : 17mn)
Mythique - Le jardin initial
Création

Après le jardin d’Eden, les jardins suspendus de Babylone ou plus récemment le jardin planétaire, quel jardin secret saurons-nous dessiner au ciel de nos rêves ?

Le monde contemporain crée malgré lui des espaces libres en friches, porteurs d’un imaginaire à découvrir. L’enjeu est d’offrir aux corps des espaces nouveaux, de nouvelles manières de se nourrir et d’être. Il s’agit de danser l’avenir.