Quatre danseuses nous entraînent au cœur de la nuit, monde mystérieux des contes, porte ouverte sur l’inconnu. Une petite fille s’aventure dans la forêt de dangers imaginaires. De quoi a-t-elle peur ? Dans l’obscurité, les bruits, les ombres alimentent une kyrielle de visions oniriques, et l’enfant se tient à la lisière d’une énigme bien réelle : et si ces peurs n’avaient d’autre fonction que de nous rassurer ?
Avec Parcelles (créée en 2013), la compagnie alleRetour explorait les notions de réel et d'irréel, jouant des interactions du corps dansé et des nouvelles technologies. Corps vivant et corps représenté : comment aller de l’un à l’autre pour mieux repousser les frontières de l’espace forcément limité où la matière nous emprisonne ? Le chorégraphe Jesús Hidalgo poursuit son enquête en s’intéressant, toujours dans le même esprit, au thème de la nuit, à ce qu’elle représente dans notre culture, notre éducation, nos imaginaires. Là encore, il est question de faire danser nos illusions et le monde intime de nos pensées irrationnelles. Les images projetées et les jeux de lumière nous invitent à rêver le corps qui, privé de ses repères habituels, nous apprend une autre qualité d’émotion.
Et pour mieux transfigurer cette nuit, la musique d’Arnold Schönberg vient guider les pas des danseurs... La plupart des spectacles de la compagnie alleRetour sont étroitement liés à l’écriture musicale (Passagers en 1996, Moult en 2002, Sequenza en 2004 ou encore Sarao en 2008). Dans(e) la forêt revisite à sa manière l’œuvre pour sextuor à cordes composée par Arnold Schönberg en 1899. Des extraits de La nuit transfiguré accompagnent la petite fille tout au long de son odyssée, et nous font parcourir la gamme des émotions qui vont de l’angoisse, à la tendresse, voire à l’extase procurée par la poésie de cette échappée onirique.
7, rue Louise Weiss 75013 Paris