Cet été là, deux hommes vont faire irruption dans ce monde féminin : l’oncle Jack qui revient mourant d’Ouganda après avoir passé 25 ans à servir dans une Léproserie et Gerry Evans, le charismatique père de Michaël, trop souvent absent.
L’Irlande change, les mœurs évoluent, les campagnes se dépeuplent. C’est la fin d’une époque mais aussi celle de l’enfance de Michael. Il nous raconte « ce curieux mélange de souvenirs ».
En replongeant dans cet été de 1936, Michael n’agit pas par pure nostalgie, il cherche avant tout à comprendre la nature du malaise qu’il ressentait enfant. Et c’est dans ce voyage intime, en faisant renaitre ses souvenirs, qu’il va peu à peu prendre conscience de l’extrême précarité et de l’isolement dans lesquels vivaient sa mère et ses tantes, elles qui tâchaient coûte que coûte de le préserver. Michael découvre alors que son monde était en train de s’effriter sous ses yeux, alors même que ses tantes et sa mère restaient impuissantes, prisonnières de leur condition.
Tout en gardant une magnifique tendresse pour tous ses personnages, Brian Friel nous raconte le sacrifice de ces femmes qui payent de leur liberté la fuite des hommes.
Et pourtant, malgré toutes leurs privations, le manque d’argent, de nourriture, de sexe, et d’amour, jaillirons de leurs corps, comme un ultime exutoire, des espaces de débordement et de liberté. Un acte de survie et de résistance dans un monde en pleine rupture.
« Au Théâtre 13, dans un spectacle rythmé et poétique, Gaëlle Bourgeois met en scène une insolite chronique familiale irlandaise de Brian Friel. On retrouve chez Friel, à travers ce poétique et piquant tableau de sœurs et d'hommes déracinés, une profonde tendresse pour les êtres en rupture avec leur environnement social. La qualité de jeu et le remarquable travail choral des 8 comédiens donne à l'ensemble du spectacle une forte coloration d'authenticité jamais démentie. » Thierry De Fages, Blog de Phaco
« On sort séduit par ce texte et cette mise en scène. On garde au cœur le souvenir de ces femmes dont les espoirs et les rêves ont été brisés par un environnement dominé par les conventions, qu’à la différence des hommes elles n’ont pas pu fuir. Les transformations du monde ont fini d’avoir raison de leur force et de leur envie de liberté et on a le cœur brisé. » Micheline Rousselet, SNES
« Ce spectacle riche, profond et sensible brasse, en toile de fond, une foule d’événements bouleversant le quotidien de cette famille. Les aspirations des uns et des autres seront le catalyseur d’une fin annoncée de cette famille pourtant unie. Cette promenade empreinte de nostalgie, en cet été 1936, nous convie sur des chemins où la légèreté, la joie de vivre sont rythmées au son de cette T.S.F. qui obérait les aléas de l’existence. Gaëlle Bourgeois a réalisé un brillant objet théâtral appelant un travail colossal. Les comédiens, tous investis, nous livrent cette belle histoire avec brio. Les personnages sont denses et puissants. La scénographie encercle les protagonistes définissant ainsi l’espace de la maison familiale. Il en ressort l’odeur caractéristique de la tourbe mâtinée de l’air marin des côtes où flottent avec nostalgie les accords lointains de cette musique qui nourrit l’âme de la fière Irlande... » Laurent Schteiner, Theatres.com
« L’Irlande rurale y est décrite dans toute sa vérité. La mise en scène de Gaëlle Bourgeois est délicate, on rentre progressivement dans cette maison. Tous les acteurs sont excellents. Vraiment une très belle pièce à ne pas manquer. » Critique théâtre Paris
On ne s'ennuie pas une minute, les cinq sœurs sont attachantes et fragiles, chacune à leur manière. L'ensemble est équilibré, bien construit, les trois personnages masculins riches d'ambiguïtés... Du beau théâtre.
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On ne s'ennuie pas une minute, les cinq sœurs sont attachantes et fragiles, chacune à leur manière. L'ensemble est équilibré, bien construit, les trois personnages masculins riches d'ambiguïtés... Du beau théâtre.
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