Opéra en trois actes en langue tchèque. Nouvelle production.
Un titre qui ne doit pas égarer : force, vitalité, fraternité sont exaltés par le compositeur dans cette oeuvre « solaire » inspirée par le témoignage de Dostoïevski au bagne d’Omsk.
La musique, les décors du peintre Eduardo Arroyo, comme le regard porté par Klaus Michael Grüber sur cette communauté de reclus, clament que la beauté du ciel est à tout le monde.
Janácek était âgé de 72 ans et il connaissait enfin la gloire et la reconnaissance dans son pays, lorsqu'il s'attela à la composition de De la Maison des Morts. Le livret est tiré de l'œuvre autobiographique de Dostoïevski, Souvenirs de la Maison des Morts, écrite en 1851, à la suite d'un séjour que l'écrivain fit dans un bagne sibérien, après une commutation de peine (il avait d'abord été condamné à mort pour complicité dans un complot révolutionnaire). Il met en scène des exclus, des marginaux, des voleurs et on a pu se demander ce qui avait poussé Janácek à s'intéresser à des personnages si sombres.
La réponse se trouve en exergue de la partition, où est portée l'inscription suivante : "En chaque créature, une étincelle de Dieu". Car loin de faire preuve, avec l'âge, d'un pessimisme nouveau, le compositeur, dans un ultime souci de foi en l'homme, cherche sa grandeur là où apparemment il se présente dans toute sa disgrâce physique et morale. Selon lui, la faute est avant tout un malheur pour ceux qui la commettent, puisqu'elle en fait des malheureux.
Sur le plan théâtral, contrairement aux autres opéras de Janácek, De la Maison des Morts ne présente pas d'action véritable, mais une suite de tableaux à l'atmosphère étouffante, choisis par le compositeur lui-même dans les vingt-et-un chapitres du récit de Dostoïevski. Chaque acte présente un moment, un lieu et un climat particuliers de la vie du camp.
Si l'opéra commence par l'arrivée du prisonnier politique Alexandre Petrovitch Goriantchikov et se termine par sa libération, le personnage principal en est la communauté de bagnards, avec sa vie quotidienne, ses malheurs, mais aussi ses espoirs. A part la très brève intervention d'une prostituée, à la fin du IIe acte, De la Maison des Morts est un opéra qui ne comporte que des rôles masculins (même si celui du jeune Alieia est interprété par une soprano). A noter enfin que les intermèdes théâtraux à l'intérieur de l'œuvre elle-même constituent une respiration dans le drame et, pour les prisonniers, le moyen temporaire d'échapper à la dureté de leur condition.
Direction musicale de Marc Albrecht
Mise en scène de Klaus Michael Grüber
Chef des Choeurs : Peter Burian
Orchestre et Choeurs de l'Opéra National de Paris
Création en 1930.
"Unique, majeure, poignante, la musique est ici défendue par un plateau vocal inspiré, cependant que la direction de Marc Albrecht accompagne un véritable " Pèlerinage de l'âme." Marie-Aude Roux, Le Monde, 19 mai 2005
"Une grande distribution, avec un Shiskov (Johan Reuter) admirable, une direction du chef Marc Albrecht de très haute tenue. Bref, un beau spectacle qui vous met les boulets au pied." Luc Décygnes, Le Canard Enchaîné, 18 mai 2005
"Venu de Salzbourg (1992, première édition Mortier, avec Abbado à l'époque), le spectacle de Grüber traduit la brutalité de la forme par la beauté de la forme. Une beauté à faire peur." Ivan A. Alexandre, Le Nouvel Observateur, 12 mai 2005
"Paris n'est pas en reste avec la première samedi d'une production-phare de l'édition 1992 de Salzbourg : De la maison des morts, fragments du quotidien d'une colonie de bagnards, chef d'œuvre posthume inspiré par Dostoïevski. Le metteur en scène n'est autre que Klaus Michael Grüber, que beaucoup considèrent comme un dieu vivant." Eric Dahan, Libération, 12 mai 2005
Place de la Bastille 75012 Paris
Réservation possible également au 01 40 13 84 65 pour les places non disponibles en ligne et/ou pour les choisir.
Accès en salle uniquement sur présentation du billet électronique que vous recevrez par email.