Huit artistes danseurs, comédiens et musiciens du Rwanda évoquent la capacité de l’homme à se reconstruire.
« Des guerres avec leurs colonnes de réfugiés, de rescapés, ne cessant de déferler dans toute l’Afrique. Des réfugiés, des rescapés sillonnent le monde à la recherche d’un bout de terre où poser leurs baluchons et ce qui leur reste pour recommencer à zéro. Repartir de bon pied, se fabriquer des raisons de survivre à défaut de mourir. Recommencer : refaire dix, cent fois le même enfant, la même maison, le même amour… Pour nous, il semble si facile de se ramasser et de se continuer en attendant de se briser, de se brûler et de crever pour de vrai… »
« Toute cette joie de vivre, tous ces éclats de rire, tous ces chants, ces pas de danse… comment faisons-nous pour être aussi forts, pour être aussi malheureux et heureux à la fois ? Peut-être que le chemin qui mène au paradis, c’est l’enfer ? »
« Avant, quand je nous contemplais, quelque chose en moi se déchirait. Regardez-nous ! Qu’est-ce que nous pouvons être beaux ! Qu’est-ce que nous pouvons être dignes… Nous avons tout et rien. Nous avons le don d’être heureux en enfer. Et c’est peut-être ça qui compte en définitive ? C’est là qu’est l’essentiel… »
Odile Gakire Katese
Parc de la Villette 75019 Paris