« L’imaginaire des mots est la source première du voyage », dit Sustrac racontant ce qui l’a amené au Brésil à sa majorité.
D’abord, il y eut Zanzibar, son premier album en 93 (Remark), avec cet extrait, Tout seul, qui nous avait bercé tout l’été, puis on se souvient de Blues indigo (Island ) en 95 et de son fameux duo avec Chico Buarque. Ensuite il découvre, produit Marcio Faraco, enregistre un duo avec Fugain et écrit pour d’autres (Maurane, Lilicub, Jane Fostin, Nana Mouskouri). L’album Chanteur d’Ascenseur (EMI) en 2000 l’emmène en tournée au Brésil. Vient ensuite un disque plus personnel, Matière Première (M10), sorti en 2003, dans lequel on trouve ce magnifique duo avec Claude Nougaro.
Aujourd’hui, Sustrac nous revient avec un cinquième album tout en fanfare. Une fanfare brésilienne, enregistrée à Rio de Janeiro. Un paradoxe penserez-vous : « pourquoi aller au Brésil enregistrer de la fanfare, alors qu’en France on a tout ce qu’il faut ? » Justement. Parce que c’est un point commun entre les deux cultures musicales, un fil tendu par amour d’une musique et d’une langue entre le Brésil et la France.
Avec Je chante un air, Sustrac nous livre onze chansons, autant de regards sur la France. Tour à tour, ironique et tendre, pour parler de Monsieur Tout le Monde, caustique quand il dépeint notre avidité dans Dieu le Père, sensible quand il chante les larmes de Bambi, et romantique quand il traite de la mélancolie humaine dans Baisers volés et L’éclair.
Un album décidément plus littéraire et plus festif, un album où l’on retrouve la diversité de composition qu’avait l’artiste à ses débuts, un album enregistré en fanfare au Brésil et néanmoins le plus français de toute la carrière de Sustrac.
Didier Sustrac en duo avec Carlos Werneck.
6, impasse Lamier (angle 8 rue Mont Louis) 75011 Paris