Quatre ans après, les Digital Primitives sont de retour à Banlieues Bleues avec une formule augmentée. Les trois esthètes de la Great Black Music invitent cette fois quatre maîtres des traditions africaines, avec au centre des enjeux, le blues, sous toutes ses formes.
Pour le saxophoniste Assif Tsahar, le pianiste Cooper Moore, et le batteur Chad Taylor, le blues demeure la matrice post-moderne. Voilà pourquoi ces trois outlaws du jazz sont partis au-delà de leurs sphère d’influence, direction toute l’Afrique, d’où les alchimistes new-yorkais ont rapporté quatre éminents représentants de traditions différentes : le luthiste Bara Sambarou, patron des griots peulhs, le poète guitariste burkinabé Solodja Kabako, le balafoniste Mamadou Diabaté Kibié, héritier d’une longue lignée, et Garikayi Tirikoti maître de la populaire musique shona et du m'bira, l’instrument emblème du Zimbabwé. De quoi ajouter pas mal de touches d’african soul aux Digital Primitives.
Avec Assif Tsahar (saxophone ténor, clarinette basse), Cooper Moore (percussion, diddley-bo, flûte, ashmba, mouth bow, hoe-handle harp), Bara Sambarou (voix, hoddou), Solodja Kabako (guitare, chant), Garikayi Tirikoti (m'bira), Mamadou Diabaté (balafon), Chad Taylor (batterie).
Taj Mahal dit qu’il est un génie, Damon Albarn ne jure que par lui. Le Jimi Hendrix du luth n’goni a fertilisé un blues électrique made in Mali surpuissant. Effets garantis !
Elevé aux sons d’une mère griotte et d’un père joueur de n’goni, Bassekou Kouyaté multiplie depuis vingt ans les collaborations, sans perdre le fil de sa voie, singulière. Un certain sens du blues, cette musique dont il redéfinit les contours avec son groupe, N’goni ba, un septette agrémenté du chant ravageur de son épouse Amy Sacko, elle-même surnommée la « Tina Turner du Mali », mais avant tout dédié à ce petit luth à la longue histoire, alignant pas moins de quatre N’gonis électriques. Bassekou s’y inscrit pleinement, en proposant de nouvelles perspectives, toujours dans un esprit fidèle à Ali Farka Touré. Comme ce mentor, le virtuose sait bien que c’est en fouillant ses racines qu’il trouvera les idées pour aller toujours plus loin. « Si vous rencontrez un vieux à Ségou et que vous lui demandez de jouer du blues, il ne comprendra pas. Mais si vous lui dites “joue du Korosekoro pour moi”, vous entendrez John Lee Hooker ! »
Avec Bassekou Kouyaté (ngoni), Amy Sacko (voix), Mamadou Kouyaté (ngoni basse), Moustafa Kouyaté (ngoni ba), Mahamadou Tounkara (percussions (yabara, tama)), Abou Sissoko (ngoni medium), Moctar Kouyaté (calebasse).
Place Marcel Pointet 93240 Stains