Spectacle chorégraphique
La question qui s'énonce autour du projet Dispositifs 3.1, pour récurrente qu'elle soit, se risque aux "frontières et à leurs décrets de certitude" - frontières qui assignent communément le "masculin" et le "féminin" à des définitions encloses sur elles-mêmes. Si l'ordre des genres se trouve aujourd'hui au centre des débats identitaires ou communautaires, il faut peut-être y voir surtout un dépassement de ces cadres, la mutation possible vers d'autres dispositifs.
Mettre en présence trois générations de femmes et un homme réitère l'expérience de l'étranger comme épreuve modificatrice de soi ( ) Des mélanges à démêler : des subjectivités qui produisent d'autres formes, d'autres états de corps - d'autres manières de faire exister le "féminin" et le "masculin".
Avant le corps, il y a la chair ( ) Une chair qui interroge la présence des actants dans le sillage de leur absence, non pas leur disparition mais leur extension possible comme des transformations qui affectent les perceptions du corps. Pour déployer nos hypothèses, nous aurons recours aux vêtements proposés par Christian Rizzo qui se développent tantôt comme des sculptures ou des objets, tantôt comme des extensions ou de nouvelles peaux. Ou bien nous chercherons à donner une lecture étrange du corps par l'utilisation de la lumière noire. Il est bien question ici de favoriser les conversions sensibles de l'espace, de nos espaces propres. Des tentatives qui rassemblent et dissemblent.
Il devrait en résulter une grande instabilité de l'ordre des choses : dissolution des limites, mise en tension des corps et des matériaux. Nous parlerons peut-être moins de la différence des sexes que d'écarts ou de possibles entre ceux-ci. Autant de questions qui agitent le propre, le Soi et le non-Soi, le rapport d'altérité à l'autre et au groupe.
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