Présentation
La chanson d’amour de 1920 à 1942
Conçu tel un cabaret «lyrique», Embrasse-moi beaucoup est construit autour d’une vingtaine de chansons d’amour, interprétées par des femmes, des années 1920 à 1942. Chantées par les plus connues (Lucienne Boyer), ou par des interprètes aujourd’hui un peu oubliées : Lucienne Delyle, Yvonne Georges, Léo Marjane, Eva Busch.... ces compositions drôles, insolentes mais aussi pathétiques, sublimations de toutes les détresses, sont le reflet d’une période (l’entre-deux guerres), annonciatrice de grands bouleversements.
Pour transmettre toute l’émotion de ce répertoire, Sylvie Louche, simplement accompagnée d’un piano quart de queue, a souhaité un spectacle intimiste, sans artifice, en grande proximité avec le public. Assis à des tables, dans le donjon du château (tel un «écrin acoustique»), les spectateurs sont invités à partager les chansons qui ont fait vibrer nos anciens, le temps d’un cabaret éphémère.
Pour cette création, Sylvie Louche s’est entourée du metteur en scène Michel Cerda et du musicien Didier Goret (qui a adapté les chansons pour soprano colorature).
L’évolution de la chanson d’amour, ces années là, traduit bien les troubles et les évolutions de l’époque. Ainsi, au début des années 20, l’amour chanté, dans les «caf’conc’» ou les grands music-halls, est réaliste, passionné, proche du «petit peuple» ; c’est le règne des grandes «tragédiennes» au destin souvent douloureux, jalonné de tous les abus : alcool, drogue (Fréhel, Damia, Yvonne Georges...). Au fil des ans, le langage s’affine ; à l’aube d’une tourmente annoncée (montée du fascisme et du nazisme, conflit 39-45...), on est plus dans une forme de «cabaret berlinois» (Eva Busch) ; la chanson d’amour est «intimiste», «sublimée» (Lucienne Boyer, Lucienne Delyle), influencée par les nouveaux rythmes venus des Etats-Unis, le blues, le swing (Léo Marjane)...
Château National de Pierrefonds 60350 Pierrefonds