Cette « Fantine » n'est pas une adaptation, c'est une trahison. Parfois on ne peut pas faire autrement : trahir pour mieux servir.
Pourquoi cette trahison ? Parce que raconter aujourd'hui cette histoire telle qu'elle a été écrite n'a plus le même sens. D'autant plus que les adaptations de tous poils, réussies ou pas, ne s'en tiennent souvent qu'à l'anecdote.
Pour entrer dans le domaine public il faut savoir le caresser dans le sens du politiquement correct. Sous la plume de Victor Hugo, il l'écrit en toutes lettres, le corps des pauvres n'est qu'un objet que la Société négocie à sa guise. Il est soumis à la Loi du Marché (c'est écrit aussi). Bien avant la sociologie, messieurs dames.
Mais souvent, dans les adaptations, ces lois mercantiles sont remplacées par la « Fatalité » qui fait pleurer dans les chaumières et excite les indices d'écoute. Voilà pourquoi Fantine ou le Désir Coupable est raconté par des « gens du peuple » et pas des sociologues. Voilà pourquoi Fantine est une marionnette à qui l'on fera subir tous les outrages. Mais quoi, ce n'est qu'une conséquence de la Loi de l'offre et de la demande !
Alain Blanchard
« Qui se souvient de Fantine la mère de Cosette ? Que représente-t-elle vraiment aujourd’hui ! C’est la question que nous pose La Fabrique des Arts... d’à côté qui dans ce spectacle troublant ranime la figure oubliée de ce personnage hugolien broyé par l’impitoyable machinerie du destin et de la société. Loin de la caricature, les deux comédiens se servent de la tragédie comme d’un manifeste et leur sincérité est souvent bouleversante. Avec néanmoins ce qu’il faut d’humour pour faire passer le pire, ce spectacle dénonce avec sincérité, talent et humanisme la corruption, la détresse et la misère, il est véritablement violent et troublant. » Atelier Théâtre - Avignon 2006
« Une des perles rares du Off 2008. » Blog Le Monde.fr
Par la compagnie La Fabrique des arts… d'à côté
62, rue René Binet 75018 Paris