Le répertoire vocal, et tout particulièrement choral, apparaît pour beaucoup comme la part la plus accomplie de l’œuvre de Poulenc. Subtil sculpteur du mot, sa musique chorale a abordé tous les genres, de la cantate profane à la messe. Les deux pièces de ce concert comptent parmi les plus poignantes du musicien et du répertoire sacré du XXe siècle. Ses Litanies à la Vierge noire offrent ainsi un émouvant témoignage de sa spiritualité où le chœur des femmes et l’orgue se répondent dans des nuances de douceur extrême.
Le Stabat, composé en à peine deux mois en hommage au peintre et scénographe Christian Bérard, est d’une toute autre nature, moins dramatique et dépouillé que les Litanies, avec un effectif plus généreux, sans doute à l’image de l’ami disparu. Une forme qui trouvera un prolongement naturel dans les Dialogues des Carmélites cinq ans plus tard. Outre les courtes pièces de Fauré présentes au programme, Bertrand de Billy a choisi de donner également The Shadows of time d’Henri Dutilleux, pièce orchestrale où le musicien s’interroge sur la question du temps et des « images intemporelles », « ces événements lointains dont l’intensité (…) n’a cessé de [le] hanter ». Un bien beau programme où sont convoqués recueillement et souvenir.
Au programme de la première partie
Fauré Masques et Bergamasques op. 112
Poulenc Litanies à la vierge noire
Dutilleux The shadows of Time
Fauré Elégie pour violoncelle et orchestre
Cantique de Jean Racine
Avec l'Orchestre National de France, le Choeur de Radio France, le Choeur de l'Armée Française et la Maîtrise de Radio France.
15, avenue Montaigne 75008 Paris