Chorégraphe : Frédéric Lescure
Interprètes : Isabelle Terracher, Pierrik Malebranche, Serge Ambert, Séverine Bennevault et Frédéric
Lescure.
Tissu aérien : Isabelle Terracher.
Tandis que les tempêtes déchirent les assurances, nous suivons les émois de l’Atmosphère, en allégeance au sirocco et au blizzard. Le Kazakhstan nous a nourri de ses voix, de ses musiques, et de cette sensation unique de l’espace ouvert et libre, Souffle rythmique des chants et des vents de la steppe.
C’est ce qui inspire cette danse éolienne, aérienne et déliée... La complicité des danseurs fait naître les tableaux les plus variés, poétiques, souvent burlesques, émouvants et intensément vivants. Enroulements cycloniques, frisson des brises sur la peau, un pétale de cerisier posé sur ta joue ; une danseuse-fumerolle s’évanouit dans les airs.
Si la danse endigue le flot du mouvement, à nous d’interroger la source de nos élans et de délivrer le souffle, le vent vivant qui trace dans la poussière un poème éternel.
« Si la danse endigue le flot du mouvement, à nous dinterroger les sources de nos élans et de délivrer sans le brider, le souffle, le vent vivant qui trace dans la poussière un poème éternel. Expire pour donner...Inspire pour demander...La douce alternance par laquelle lHumain console son Animal... et le cur au dedans, suspendu. Debout nous respirons comme volent les oiseaux et nos ailes sont à lintérieur, debout nous volons presque. Dans une période ou les vents défient les assurances, nous cherchons les élans dune danse atmosphérique, brachiale, à cur et à poumons. Le souffle comme mode découte dans les courants dune improvisation, lair comme support des élans de duos échevelés, le cyclone comme modèle dorganisation dans lespace. »
Sur scène Au sol une matière de sable ou de poussière, ocre jaune, répondant à la lumière et aux mouvements des danseurs. Suspendus aux cintres : des voiles diaphanes, créant des espaces, offrant des verticales, sorganisant en mobiles propices au balancement, aux architectures aériennes.
Frédéric Lescure
Bons vents. Malgré un CV à faire envie (lauréat 1986 du Concours International de la ville de Paris, danseur pour Chopinot, Preljocaj,
Nadj, Bouvier-Obadia), Fred Lescure, devenu chorégraphe, n’est pas à la mode. Pas assez
conceptualiste, trop puissant, volontiers rugueux : il a développé une danse qui coule et qui touche, proche des sensations, voire
lyrique (comme l’était "Le Chant des peaux si bleues", 2000).
Vents Vivants, sa nouvelle création, souffle de partout. Ventilateurs, courants d’air, plumes, envolées et sacs plastiques emportés par les tourbillons mystérieux du théâtre, tout bouge et bruisse, jusqu’à ces cinq danseurs, toujours entre deux décollages. Car, même dense et compact, Fred Lescure vole, et son ballet, à son image, ne semble pas tenir en place. Il faudra attendre une très belle scène de ruban aérien, où une danseuse-acrobate, comme une fumée de sensualité s’exhalant des corps au sol, pour que ceux-ci, enfin captés par une douche lumineuse, se figent, petit à petit. La lumière serait donc le moment où la vie se fige parce que le souffle manque. La conclusion laisse songeur, mais séduit tant ce moment possède de puissance d’évocation.
Philippe Verrièle, L&A spectacles
« Frédéric Lescure est un authentique espoir de la danse contemporaine. Sous une apparente spontanéité, une sérieuse réflexion sous-tend son langage qui ne se perd jamais dans là-peu-près. Et ses danseurs, excellents et venus dhorizons divers, sont utilisés au maximum de leurs capacités. »
Télérama - 1999
« ...Le moins que lon puisse dire dun Frédéric Lescure, auteur puissant, charpenté et très physique, cest quil na jamais abdiqué son exigence. Extraordinaire danseur, passé dans les plus importantes compagnies françaises, il mène depuis 1993 une recherche à la puissance remarquable mais qui fait aussi une part importante à un étrange velouté presque nostalgique. »
Philippe Verrièle - Les Saisons de la Danse - janvier 2000.
Le chant des peaux si bleues
« ...Bleus à lâme et manteau de spleen après une nuit de fête : on imagine un
petit matin glauque, des corps las, lamertume qui monte à la bouche. Les
personnages de Frédéric Lescure, bambocheurs impénitents, lampent les dernières
gouttes de champagne en escamotant les pas dune danse ivre et fatiguée avant que
tout bascule lentement. On shabille de blanc, on se drape dans limmense drap
dont les deux pans ruissellent des cintres ; naît alors une célébration une liturgie.
Frédéric Lescure procède par séquences imagées, combine enroulements et glissements,
fait naître une atmosphère à laquelle on ne peut rester insensible. « Le Chant des
peaux si bleues » nest pas quun joli titre, cest aussi une jolie pièce
dont la poésie douce amère nous pénètre lentement... »
J.C.Diénis - Danser - mars 2000.
Abrupte et physique, rude et tendre, Fred Lescure n'a jamais caché un intérêt pour la ridicule sensibilité du quotidien. Avec un culot étonnant, Le Chant des peaux si bleues affecte l'anecdote énorme, la promise cuitée, la beuverie de se voir si belle. Avec le dérapage paradoxal jusqu'à la Messe de Mozart. Un mouvement fluide, limonien en diable, un goût pour le contact presqu'aussi gonflé que celui de Mark Tompkins, pour une pièce humaine et affectueuse, aimant les danseurs jusqu'à la virtuosité et les hommes même dans leur ridicule. Un regard chaleureux mais sans fard qu'un photographe de l'humain comme Laurent Paillier ne pouvait pas laisser passer.
Ph. Verrièle - Les Saisons de la Danse - mars 2000
A propos de « Oulété
rencard au coin du monde » :
« Une vraie réussite où la drôlerie le dispute à la tendresse. Les métissages des
musiques offrent un patchwork vif et léger sur lequel sincruste une chorégraphie
claire, précise, vivante. Ainsi Frédéric Lescure affiche une générosité, une
maîtrise qui augurent dun bel avenir ».
Jean-Claude Diénis - Danser
« Un titre bizarre et sympathique pour une pièce tonique, vivifiante, ingénieuse. De très beaux solos, inventifs, structurés, expressifs, des ensembles bâtis avec autant de rigueur que dimagination, un sens du spectacle et de la couleur, une impression de grand air, de liberté et de jeu, dexcellentes musiques nostalgiques ou jubilatoires, en particulier de LoJo, Frédéric Lescure a trouvé demblée un rythme et un ton. »
Gérard Mannoni Les saisons de la danse
« Un mouvement fluide, un goût pour le contact presqu'aussi gonflé que celui de Mark Tompinks, pour une pièce humaine et affectueuse, aimant les danseurs jusqu'à la virtuosité. Un regard chaleureux mais sans fard.
Ph. Verrièle Les Saisons de la danse Mars 2000
22, rue Paul Vaillant-Couturier 92140 Clamart
Voiture : périphérique sortir Porte de Châtillon puis Départementale 306 suivre le fléchage Clamart et Centre Culturel Jean Arp.