Il y a ceux qui créent pour faire beau, ceux qui créent pour faire bien, pour le style ou l’esthétique… Dès lors, je ne crois pas que les " écrivants " soient forcément des écrivains, c’est-à-dire des artistes. Enfin, pas plus que ceux qui peignent ou joue la comédie, ni moins que ceux qui manient le marteau ou la terre... Geoffroy lui est un auteur, compositeur , interprète . Pourquoi ? Parce qu’au delà du métier qu’il possède, de la technique qu’il s’est emparé en tant que musicien pour prétendre s’en évader, il parvient à trouver son langage pour exprimer sa vision du monde. Derrière le masque cordial de l’homme, qui aime la mer et ses rivages, tranquilles ou mouvementés, la conversation insolite avec un inconnu, et les soirées entre amis, il y a ce Geoffroy troublé, attiré par la mélancolie . Mais sans doute Geoffroy continue à manier les mots pour en former un texte, une chanson, l’effort sans cesse de se renouveler, que ses créations sont belles, tragiques, souvent gainsbourienne , d’une dimension provocatrice voire coluchienne .
Mais où est donc " l'Omnibus " ?
Se laissant aller au gré d’une errance légère, mélangeant styles et couleurs musicales, agissant sur le spectateur pour lier entre lui une myriades de personnages de tous genres, un bout de ceci, un morceau de cela … Au détour d’un coup de gueule, d’un parfum ou d’une envie, nous prenons le temps de nous arrêter à chaque station, de ne pas traverser la vie en express. L’artiste nous interpelle pour nous obliger à écouter, à échanger, à comprendre la différence , donc la tolérance. Le spectateur se nourrit du rêve , semble dénué de toute agressivité et se laisse aller à ses sentiments.
3, rue des Déchargeurs 75001 Paris