Giovanna Marini - La Cantate du siècle court

A l’aube d’un nouveau millénaire, Giovanna Marini vient nous entretenir du siècle passé. Avec ses complices du Quartet Vocal (Patrizia Bovi, Francesca Breschi et Patrizia Nasini), pour qui elle a composé cette Cantate, elle veut égrener des souvenirs, revenir sur certains événements qui ont frappé les esprits, relire l’histoire, en dire les incohérences. Une manière pour elle de prendre congé d’un siècle d’extrêmes et de contrastes. “Il faut avoir le souvenir long pour s’en débarrasser ; il faut avoir le regard large pour le voir tout entier, car il est morcelé.“ Et surtout, comme elle le dit elle-même : “chanter ne résout rien, mais ça fait du bien“. L’entendre également...

C’est en 1999 que Giovanna Marini a composé cette cantate pour le “Quatuor Vocal“ féminin qu’elle anime. Il y a là, à l’unisson de la sienne, les voix amies de Francesca Breschi, qui est aussi son assistante, Patrizia Nasini, soliste de renom, qui a conçu une méthode pour le placement de la voix et la respiration, Patrizia Bovi, orfèvre en matière de musique ancienne et qui dirige des séminaires sur le chant médiéval. 

“Ce sont mes instruments“, dit Giovanna Marini. Son “siècle court“, c’est le XXème, qu’elle fait débuter, n’en déplaisent aux manuels scolaires, après la seconde guerre mondiale. L’accélération du temps, des faits historiques, le resserrement des espaces, y trouvent leurs prémisses. Ainsi les victimes du naufrage du sous-marin Koursk, deviennent les derniers en date de la période. C’est dire que la division d’un siècle en deux est surtout affaire de mentalités. Le timbre des voix favorise l’écoute intime de textes nourris de souvenirs privés et de suggestions politiques.