Se réappropriant de manière très singulière Le Sacre du printemps, le chorégraphe et danseur iranien Hooman Sharifi orchestre une envoûtante méditation sur le motif du sacrifice.
Les sept interprètes commencent par exécuter à tour de rôle le fameux solo sacrificiel par lequel s’achève Le Sacre du printemps. Et la pièce redémarre au tout début de la partition musicale et déploie des compositions chorégraphiques d’ensemble, troublantes de synchronisation, en interaction étroite avec la musique - ici réécrite pour un tanbur (instrument à cordes persan, au nom trompeur). Jusqu’au final éclaté, la danse jaillit ainsi de solos en mouvements de groupe, dans un rapport dialectique continu entre l’individuel et le collectif.
Installé de longue date en Norvège, Hooman Sharifi a choisi pour la première fois de travailler uniquement avec des danseurs et danseuses originaires d’Iran : la danse n’y étant pas autorisée, c’est à l’étranger qu’ils peuvent développer une pratique de leur art, une danse en exil en quelque sorte. Suivant un processus basé sur l’échange autour du thème du sacrifice, le spectacle s’est construit à partir du vécu et de la vision de chaque danseuse et danseur.
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