La danse et le bruitage auraient-ils des choses à se raconter ? Les deux interprètes font de la scène un laboratoire sonore, débordant d’objets hétéroclites pour reconstituer la bande-son de scènes cinématographiques. De ce petit inventaire de bruitages émerge un répertoire de gestes jubilatoires.
La danse et le bruitage auraient-ils des choses à se raconter ? Voici la question que se posent Ioanna Paraskevopoulou et Georgios Kotsifakis en faisant de la scène un laboratoire sonore, débordant d’objets hétéroclites. Du western au film d’épouvante, les deux interprètes reconstituent la bande-son de scènes cinématographiques projetées derrière elleux. Pour faire entendre la cavalcade d’un cheval ou le bruit des ailes au moment de l’envol, iels manient la noix de coco, le parapluie et la serviette de bain comme autant d’instruments de musique. Iels courent, tapent, frappent, frottent, et ce petit inventaire de bruitages devient un répertoire de gestes jubilatoires. Entre l’image et son envers, entre le son et sa matière, la chorégraphe athénienne interroge également notre rapport à l’archive, à la mémoire trouée, aux images incomplètes qu’il faut combler, même maladroitement. Et quand le projecteur s’éteint, c’est à l’imagination des spectateurs et des spectatrices de prendre le relais.
Victor Roussel
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