Jane Birkin dans les volutes de l’Orient
Variations autour du répertoire de Serge Gainsbourg
J'aime Jane
Chaque chanson, introduite par un instrumental, porte un costume aux ornementations subtiles, soleils forts du luth, nomadisme festif des percussions, sanglots refoulés des violons, lumières éblouissantes du piano. L’accent de Jane se plie aux rythmes. Et couleur café devient « couleur kawa »… Birkin réveille l’âme de Gainsbourg en version arabo-andalouse.
Jane Birkin poursuit ses variations autour du répertoire de Serge Gainsbourg, qu’elle revisite sur des rythmes orientaux, arabisants. A partir d’un choix de titres, devenus classiques de la chanson française, elle s’aventure sur des terres musicales que l’auteur de La Javanaise avait peu explorées.
Elles se forment, elles grandissent, s’érodent quelquefois ou disparaissent parfois pour mieux se reformer, un peu plus loin, avec ou sans les autres. En 1991, à la mort de Serge Gainsbourg, Jane Birkin décide de mettre en veille sa carrière de chanteuse. Cinq ans de silence. Et puis, comme s’il était impossible de tourner la page, elle enregistre Version Jane en 1996 et À la légère en 1998, premier album sans Serge, son auteur exclusif.
En 1999, elle rencontre Djamel Benyelles du groupe Djam & Fam, violoniste oranais qui collabore, entre autres, avec de nombreux artistes de raï tels que Cheb Mami, Cheb Kader ou Cheb Khaled. Ensemble, ils travaillent à « l’orientalisation » de titres de Gainsbourg aussi célèbres qu’Elisa, Couleur Café ou Les Dessous chics...
Aujourd’hui, entourée de quatre musiciens (violon, luth, piano, percussions et voix), elle nous entraîne dans des rythmes orientaux, arabisants, qui donnent une seconde vie à ces grands succès de la chanson française. Emportée par cette nouvelle musicalité qui colle si bien à l’âme slave de Gainsbourg, elle nous offre un concert au dépaysement total. Après l’auteur et la comédienne, souvenez-vous de Oh ! Pardon tu dormais, nous accueillons enfin la chanteuse… dans une merveilleuse « arabesque » dont elle seule a le secret !
J’aime Jane,
-funambule suspendue entre rire et larme, entre humour et politesse du désespoir
-capable - et c’est un disque magnifique - d’insuffler une nouvelle vie, de nouvelles couleurs à des chansons sublimes. Oui j’aime Jane. Ou plutôt non je l’adore.
Bertrand Tavernier
Avec : Djamel Benyelles (violon), Fred Maggi (piano), Amel Riahi el Mansouri (luth), Aziz Boularoug (percussions), Moumen (vocal)
Avenue des Maréchaux 16007 Angoulême