Jann Gallois aurait pu avoir une carrière toute tracée : musicienne comme ses parents, ou scientifique par ses études. Mais non.
Elle s’entiche du hip-hop et se forme en autodidacte sur le pavé, aidée par Thony Maskot. Puis, vite repérée par Suresnes cités danse, elle y crée ses trois premières chorégraphies toutes conçues à partir d’une idée centrale et dominante. P=mg qui pose à merveille le rapport à l’élévation et à la chute, Diagnostic F20.9 sur la schizophrénie qui renouvelle les codes du genre, et enfin Compact, étreinte chorégraphique aux imbrications sculpturales.
Pour Quintette, elle croise ses recherches chorégraphique et mathématique pour interroger notre capacité à vivre ensemble. Régie par une partition d’une précision extrême, elle explorera la mécanique de l’union et la désunion, conçue comme un cycle pour cinq danseurs.
Car la danse est pour elle avant tout une musique qui se regarde, un chant du corps visuel et graphique.
« La chorégraphe frondeuse dévoile « Quintette » à Chaillot. Et prouve que les danses urbaines ont tout à gagner à oser les chemins de traverses. Jann Gallois impressionne. » Philippe Noisette, Les Echos, 31 mars 2018
Cette nouvelle création s’inscrit dans la continuité du processus que j’ai mis en place au cours de mes quatre précédentes pièces, selon un principe simple : axer la recherche et l’écriture chorégraphique autour d’une contrainte dominante, unique et centrale. M’intéressant avant tout au langage du corps, je cherche toujours à retranscrire les effets physiques d’une traversée. Comment, par exemple, un corps peut-il être traversé par la force de gravité (P=mg), par une maladie psychique (Diagnostic F20.9) par le contact d’un autre (Compact) ou encore par la décision arbitraire du public lorsqu’on lui laisse les rênes en main (Carte Blanche).
Comme le titre l’indique, Quintette mettra en scène cinq interprètes et sera le résultat de recherches chorégraphiques portant sur les différentes possibilités d’union et de désunion de cinq corps. De quelle(s) façon(s) un corps peut-il être traversé par la simple présence d’autres corps ? Un individu par la présence des autres ? Dans un climat politique, économique et social toujours plus tendu, la notion d’union et de désunion se retrouve à un niveau planétaire dans la difficulté éprouvée par les êtres humains à vivre ensemble et en paix. Pourquoi les gens s’unissent-ils et se désunissent-ils sans cesse ? Que ce soit au sein d’un couple ou à l’échelle des nations, l’union et la séparation semblent obéir à un cycle sans fin.
Cette répétition obsédante, incluant décalages et réajustements, me fait penser au phasing (déphasage), procédé de composition musical élaboré par Steve Reich et Terry Riley dans les années 1960. Issue moi-même d’une famille de musiciens professionnels, et ayant reçu une formation musicale en conservatoire dès mon plus jeune âge, mon intention sur cette création est aussi de me concentrer sur la question de la musicalité du mouvement en lien avec la musicalité du son. Je compte ainsi démarrer mes recherches à partir de compositions musicales inspirées des travaux de Steve Reich (comme Music for pieces of wood ou Piano phase), et m’inspirer du phasing comme procédé de composition chorégraphique.
À l’instar d’une orchestration musicale, la synchronisation et la désynchronisation des danseurs seront régies par des partitions chorégraphiques extrêmement précises, au travers d’un mode de composition proche de l’arithmétique. Ayant également suivi des études scientifiques dans le passé, je compte utiliser ici mes connaissances en mathématiques afin d’explorer (en collaboration avec Bruno Riche, professeur en mathématiques) l’évolution cyclique des fonctions trigonométriques comme outil de composition chorégraphique. La danse est pour moi avant tout une musique qui se regarde, un chant du corps visuel et graphique.
Jann Gallois
Peu de mots pour décrire l'émotion, la poésie, la maîtrise et l'audace de Jann Gallois. Courrez y
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Peu de mots pour décrire l'émotion, la poésie, la maîtrise et l'audace de Jann Gallois. Courrez y
16, place Stalingrad 92150 Suresnes
Navette gratuite Paris - Suresnes : Une navette est mise à votre disposition (dans la limite des places disponibles) pour vous rendre aux représentations du Théâtre.
Départ de cette navette 1h précise avant l’heure de la représentation (ex. : départ à 19h30 pour une représentation à 20h30), avenue Hoche (entre la rue de Tilsitt et la place Charles de Gaulle-Étoile), du côté des numéros pairs. À proximité de la gare Suresnes-Longchamp (Tram 2), la navette peut marquer un arrêt sur le boulevard Henri-Sellier (à l’arrêt des bus 144 et 244 (direction Rueil-Malmaison), 25 minutes environ avant la représentation. Faites signe au chauffeur.
La navette repart pour Paris environ 10 minutes après la fin de la représentation, et dessert, à la demande, l’arrêt Suresnes-Longchamp, jusqu’à son terminus place Charles de Gaulle-Étoile.