Je ne suis pas ta chose

du 20 novembre au 23 décembre 2010

Je ne suis pas ta chose

Une petite fille et ses parents s'apprêtent à partir en vacances à la neige. Sur le chemin, ils s'arrêteront chez la grand-mère qui vit seule au bas de la montagne : ils doivent l'emmener dans sa future maison de retraite. Mais quand ils arrivent, elle a changé d'avis. Spectacle à partir de 10 ans.

Spectacle à partir de 10 ans.

  • Une famille où chacun cherche à faire de l'autre 'sa chose'

Une petite fille et ses parents s'apprêtent à partir en vacances à la neige. Sur le chemin, ils s'arrêteront chez la grand-mère qui vit seule au bas de la montagne : ils doivent l'emmener dans sa future maison de retraite. Mais quand ils arrivent, elle a changé d'avis !

Après Les contes de la petite fille moche, Océane nous invite à découvrir, entre rêve et réalité, la famille d'où elle vient. Entre petits enjeux du quotidien et moments de franche folie familiale, elle tentera de trouver son propre chemin. Ce voyage initiatique modifiera profondément la relation d'Océane à ses parents.

Je ne suis pas ta chose est une pièce de théâtre en jeu masqué, tour à tour réaliste et onirique. A travers une trame très simple, cette pièce explore l'équilibre complexe d'une famille où chacun tente de faire de l'autre sa chose. Enfants, parents, grands-parents : tout le monde cherche sa place.

  • Note d'intention de l'auteur

Au départ, il y a cette phrase : « Je ne suis pas ta chose », écrite sans ponctuation sur une feuille. Je l'entends alors comme un cri d'enfant à sa mère, un refus de lui appartenir. J'ai envie de parler de ça, de cette confrontation dès l'enfance à l'aliénation par un plus grand, un plus fort.

Pour cet enfant, je rappelle Océane, la petite fille moche de mapièce précédente. Un peu plus âgée, disons dix ou onze ans. Et ses parents. Je commence à les écouter se parler, se disputer et finalement s'arranger.

Une question se pose : qui est la chose de qui ? En fait, chacun est tour à tour la chose de l'autre. Tout tourne enrond, en vase clos. C'est une image intéressante mais je netrouve pas de quoi en faire une pièce.

C'est alors qu'elle arrive, cette grand-mère, avec ses airs guillerets et ses pertes de mémoire. Et elle a tout fait basculer ! Jusque là, l'équilibre tordu de cette petite famille montrait encore patte blanche. Les disputes n'avaient en surface que des enjeux anodins : le choix d'une robe, une assiette à finir… Chacun essaie bien de faire de l'autre sa chose à sa manière mais à chaque fois, il y a ce refus, ce sursaut de vie du « Je nesuis pas ta chose » et un renversement des rôles.

Et puis la voilà, elle, la grand-mère qui met sa mort dans la balance. La roue va s'arrêter de tourner, la grand-mère pourrait bien devenir La Chose par excellence. Et là on ne rigole plus.

Julien Daillère

  • Note d'intention du metteur en scène

Je ne suis pas ta chose… On mesure déjà la brutalité du propos tenu ici sur la famille. Pourtant le texte est fluide, l'enjeu, presque « naturel » dans nos sociétés : emmener Mamie en maison de retraite. Paradoxe entre texte et sujet ?

Pas tant que ça… Des moments bien étranges apparaissent dans l'écriture : échanges qui dérapent, l'inquiétant climat nocturne d'une voiture, le drôle de rêve d'une petite fille, ce paysage de neige où elle secouche, finalement… Je ne suis pas ta chose, c'est peut-être le faible cri d'une enfant qui pressent le danger au sein de sa famille. Je tente… Déplier ce textecomme la pensée intime de l'enfant. Trois espaces poreux, qui separtagent le pouvoir :

• L'enfant raconte – Elle témoigne - voix off au début et à la fin - regard - scène de la voiture – conscience narrative de l'enfant - auteur

• Scènes d'appartement - chez les parents ou la grand-mère, échanges familiaux proprets. L'étau des règles sociales, le surmoi, retient le flot des pulsions – angoisses, violences, cris.

• Les « fusions » quand le barrage s'écroule, le flot se libère, les corps fusionnent, les paroles se mêlent, magma d'une pensée nocturne et onirique.

Mon fil narratif : l'enfant se raconte. Des images glissées dans le décor,incongrues, impromptues, têtes qui nous regardent, photos d'une identité qui s'élabore, entre la tension familiale et la folie des « fusions ».

Appartements : des squelettes de meubles, des leurres de valises, de bibelots. Décor familier et abstrait. Il suffit de les déplacer pour qu'on bascule dans l'univers des fusions.

Fusions : univers marin, inquiétant et magnifique, travail des corps, de la lumière, peinture en mouvement, les êtres-poissons à plusieurs têtes se meuvent entre les carcasses abandonnées. L'eau sombre, très douce. Demi-masques légèrement colorés pour lisser les traits de cette famille « parfaitement normale ».

Ce texte est trouble : notre création sera corporelle et musicale. Monstrueuse comme un conte. Belle et poétique comme un conte.

Patricia Koseleff

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Théâtre Daniel Sorano à Vincennes

16, rue Charles Pathé 94300 Vincennes

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Spectacle terminé depuis le jeudi 23 décembre 2010

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