Juliette Montaiguë

Composition : langue ; rotule ; ongle ; fesse ; râle et autres mélodies anti-inflammatoires.
Indication : Préconisé en cas de projection aiguë dans le mythe de Roméo et Juliette.
Posologie : Pastille effervescente à laisser fondre sous les yeux.

• Fabrique d'image pour 3 voix et un violoncelle

Trois Juliette et un violoncelle bousculent l’Alouette du bois de Sycomores. Sous les coups d’archet, les ronces de Vérone se mettent à hurler. Tandis que le bal bat son plein, le cœur de Juliette palpite à l’infini…Le mythe de Roméo et Juliette revisité de manière ludique et décalé.

Les mythes s'insinuent dans notre quotidien, à un tel point que nous basculons parfois dans l'illusion. En s'identifiant à nos héros, nous avons tendance à perdre nous même un peu de notre héroïsme. La vision et la résonance de l'histoire de Roméo et Juliette a marqué notre mémoire, et il s'agit maintenant pour nous d'explorer d'autres issues.

A partir de l'oeuvre de Shakespeare, nous retraçons le parcours de plusieurs Juliette en nous appuyant sur les temps forts relatifs à l'épopée de l'héroïne. Il s'agit de la mise en place d'un univers ludique et décalé, avec voix, corps, sonorités et musiques.

Sur scène, deux comédiennes/chanteuses et une violoncelliste/chanteuse développent une forme théâtrale et musicale (acoustique ou amplifiée) en deux parties : la première, conçue comme une sorte de diaporama, est une succession d'images sonores relatives au mythe et à la mémoire, tandis que la deuxième partie construite comme un opéra contemporain, met en regard la fin originelle de l'auteur avec une proposition d'infini...

Les influences sonores et musicales vont des musiques minimalistes américaines (Meredith Monk, Steve Reich) en passant par les pièces radiophoniques de Heiner Goebbels jusqu'au mélange des genres (rock, jazz, baroque...).

• La critique

"Juliette Montaiguë, c’est un Roméo et Juliette remasterisé pour aller à l’essentiel. L’essence-ciel qui nourrit la passion d’amour adolescente des deux amants. Leurs deux cœurs mélangés battent au rythme d’un rock électrique. Ils battent, ils cognent, ils se mélangent, se contredisent. Ils sont à la limite de l’explosion. Là, ils explosent. Caroline Pallarès et Julie Desmet jouent Roméo, Juliette, Paris, la nourrice et les autres… On ne sait plus trop qui est qui, qui joue quoi. Ca zappe avec virtuosité dans la tête de Juliette. Ca chante, ça enchante. Déborah Walker et son violoncelle viennent s’en mêler aussi…C’est comme ça l’adolescence." Avignon - Le blog, H.G.M., 23 juillet 2006

"Trois filles, un violoncelle, Shakespeare. La recherche musicale et l'interprétation des actrices-chanteuses sont extraordinaires." Emilie Briançon, Vaucluse Hebdo, 14 juillet 2006