Le nouvel album de Katerine s’appelle très sobrement Philippe Katerine. On notera au passage l’arrivée du prénom « Philippe », sans fanfares mais tout de même, ce petit indice « familier » donne quelques repères valables pour l’ensemble de l’album. En effet, l’album de Katerine est une plongée au cœur de l’intime, puisant dans l’enfance de l’art, une grille nouvelle pour lire notre monde d’aujourd’hui. A commencer par cette pochette-miroir aux origines de chacun, une pochette faussement sage et apaisée (avec son père et sa mère), des textes essorés, essentiels, et une garde rapprochée limitée à son plus simple appareil (guitare, basse, batterie).
Un premier titre, Bla bla bla, qui là encore, avec trois mots dit tout et un premier single officiel qui est un hymne à la liberté, avec un Katerine apôtre de la nudité. Nous voilà éclairés. Katerine, le retour ou la nonchalance plus que jamais au service du citoyen. On aura compris qu’il s’agit d’un disque remarquablement unique qui parle à tous. L’artiste repoussant les limites du lisible, de l’audible, de l’acceptable a priori en matière de musique pop, tout en proposant une aventure artistique et humaine, une fois de plus.
On rit, on est ému, on se pince plus d’une fois pour se demander si ce que l’on écoute est réel. Et pourtant, Katerine nous confond par une poésie toujours à fleur de peau (de « Banane », le premier single), une pudeur et un profond désir de communiquer avec nous, ses frères humains. S’il existait une nouvelle définition de la fraternité (dont la version « officielle » est ici moquée dans le très pertinent Liberté, égalité…), une fraternité véritable, voulue, refondée, le nouvel album de Katerine en serait sans aucun doute un nouveau manifeste.
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