L'Allegro, il penseroso ed il moderato

• Création chorégraphique

Cette « ode pastorale » créée à Londres en 1740, est matière à création pour Robin Orlyn, chorégraphe sud-africaine en quête de nouvelle théâtralité. Ni opéra ni oratorio, cette œuvre de Haendel comprend trois parties et s’inspire de deux poèmes de Milton.

Réécrits sous forme de dialogue, ils expriment l’esprit humain dans ses contrastes : gaieté et mélancolie, intériorité et extraversion, autant d’éléments propres à inspirer une chorégraphie maniant l’ironie et la dérision dans son observation de ses contemporains.

La partition, conçue pour deux sopranos dont une voix de garçon, ténor, basse, chœur mixte et orchestre, compte indubitablement parmi les chefs d’œuvre du compositeur, très représentative de la pensée musicale et des préoccupations philosophiques du XVIIIe siècle.

• Etre danseur aujourd’hui

Sans chercher à l’illustrer par la danse, Robyn Orlin a respecté la structure en trois parties de Haendel. Elle a choisi de traiter le premier acte dans le contexte rural : plantations, chemins de terre, collines, travailleurs agricoles, villages. Dans la vie d’un danseur, la nature peut symboliser le moment originel où, encore porté par une sorte de naïveté, il commence à danser. La seconde partie est dominée par la ville avec des images tournées à Johannesburg, dans le quartier de Hillbrow et le township d’Alexandra. Chorégraphiquement, cette référence urbaine permet d’évoquer les moments plus difficiles auxquels un danseur peut être confronté au cours de sa carrière. Enfin, dans la troisième partie, la chorégraphe s’éloigne volontairement de la lecture optimiste proposée par le Moderato et introduit les notions de peur et d’angoisse. Elle s’interroge sur les événements et désastres du XXIe siècle qui l’ont affectée : face aux grands bouleversements qui surviennent dans le monde contemporain, est-il encore possible de trouver un équilibre aujourd’hui ?

« Dans mon travail avec les danseurs de l'Opéra national de Paris, j’ai souhaité poser les questions suivantes : Qu’est-ce qu’être danseur aujourd’hui ? Quelle est l’essence de la danse ? Quels sont la place et le rôle du danseur dans notre monde actuel ? Une fois de plus, cette réflexion a fait surgir des souvenirs, éveillé ma mémoire. Trois éléments se superposent et se rejoignent ainsi dans la pièce : la musique, la danse et mon subconscient. » Robyn Orlin, février 2007

Ode pastorale en trois parties HWV 55 (1740) - Livret de Charles Jennens d’après John Milton
Musique : Georg Friedrich Haendel
Chorégraphie et vidéo : Robyn Orlin
Réalisation vidéo : Philippe Lainé
Costumes : Olivier Bériot
Lumières : Marion Hewlett

Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet.
Avec l'Orchestre de l'Opéra national de Paris, direction musicale William Christie.