Les enfants de Louis XVI
Les sources
Clio Artiste
Passions Croisées
Les personnages
Automne 1792, Louis XVI et les siens sont emprisonnés dans la sinistre tour du Temple ; une vie de famille peu commune s’instaure alors, s’efforçant de revêtir des apparences de normalité mais rythmée, en résonance, par les événements de la Révolution et la disparition successive des membres de la famille. Entre espoirs d’évasion et désir de vengeance, les enfants de Louis XVI se prennent d’affection pour leurs geôliers républicains. Madame Royale, l’aînée, sera la seule à survivre. Comment imagine-t-on l’avenir entre quatre murs ? Comment construire sur un passé en ruines ?
Dans ce tableau tragique, souvent décliné en images d’Epinal pour les besoins d’une cause ou d’une autre, surviennent deux individus, Bernard et Olivier, fraîchement débarqués du XXIe siècle, illustrations burlesques de l’abondante production fantastique sur le voyage dans le temps, clichés romanesques amenés à remettre en cause les poncifs historiques.
Le parasitage des topoï est donc le ressort dramatique de La Tour, prends garde ! pièce qui voudrait approcher une réalité plus humaine de cette période controversée et, au-delà du seul intérêt pour le destin des enfants de Louis XVI, proposer son interprétation de la résilience.
Ni tragique, ni burlesque, loin de l’angélisme royaliste, la pièce réunit dix acteurs de onze à vingt-huit ans. Ce projet a été lauréat du concours « Jeunes qui osent, Ile-de-France » du Crédit Mutuel en 2006.
S’il est vrai que La Tour, prends garde ! est avant tout une œuvre de fiction et que la nécessité dramatique impose également ses lois, la formation en histoire des deux auteurs les a amenées à ne pas négliger les faits historiques et à s’appuyer sur des sources variées.
Il s’agit tout d’abord des témoignages des principaux intéressés, à savoir celui rédigé par Madame Royale juste avant sa sortie de prison ou encore celui de Gomin à l’attention d’un historien, quarante ans après les faits. La lettre que Madame Royale lui a laissée lors de leur séparation, et que nous avons choisi de reprendre dans la pièce, est aussi ambiguë que leurs relations.
Les récits de Cléry et de Hüe, derniers serviteurs de Louis XVI, ne sont pas à négliger malgré leur subjectivité, ainsi que celui de la jeune aventurière Stéphanie de Montcairzain. Du côté des sources plus officielles, il ne reste que quelques fragments des registres du Temple, détruits sous la Commune. Cependant les municipaux de garde ont adressé de nombreux rapports et témoignages dont certains ont été conservés.
La diversité des sources participe de la volonté des auteurs d’éviter et les traditionnelles visions manichéennes et le romantisme fleur-bleue.
Association Loi de 1901 créée en 2004, reconnue d’intérêt général, Clio Artiste a pour but de promouvoir l'histoire par toute forme de manifestations artistiques, telles que des spectacles, des concerts, des expositions, des conférences, des projections. Elle propose à ses adhérents des activités culturelles en rapport avec ces buts.
Clio Artiste se nourrissant d'influences diverses, elle tient également à mettre sa structure associative au service de l'élaboration des projets de ses adhérents, quels qu'ils soient, dans la mesure où ils entrent dans le cadre de ses activités.
L'association vise à favoriser la participation active de tous les publics, notamment des jeunes professionnels et des étudiants. Elle propose donc un tarif d'adhésion modique.
Clio Artiste a présenté son premier spectacle en 2005 à l’amphithéâtre Richelieu de la Sorbonne, au lycée Henri-IV et à l’espace Saint-Sauveur d’Issy-les-Moulineaux.
Rencontre imaginaire entre Julie de Lespinasse et Isabelle de Bourbon-Parme autour de la passion amoureuse.
A la manière d'une expérimentation marivaudienne ponctuée de chants extraits de Rousseau, Grétry, Gluck et Haendel, Isabelle, épouse de l'empereur d'Autriche Joseph II, et Julie, l'amie des philosophes, se confient leurs passions oscillant entre le noir et le pathétique, le déjanté et le rabelaisien.
La rencontre est orchestrée par une réalité mi-burlesque, mi-lacanienne qui consacre une sagesse des nations émaillée de citations littéraires.
Madame Royale
Fille aînée de Louis XVI et Marie-Antoinette. Adolescente spirituelle et travailleuse, elle tente de s’adapter à sa nouvelle vie sans faire de vagues. Minée par la mort de son père dont elle était très proche, elle cherche à protéger son frère sans l’infantiliser et à lui ôter tout désir de vengeance. Sa sensibilité à fleur de peau la rend méfiante et elle n’accorde que rarement sa confiance. Gomin sera l’un des seuls à en bénéficier.
Gomin
Nommé au Temple contre son gré, ce républicain convaincu va progressivement se défaire de sa méfiance vis-à-vis de la famille royale. Jeune homme réservé, il tombe amoureux de Madame Royale et refuse de lui annoncer la mort des siens par peur qu’elle ne l’en juge responsable.
Olivier
Il monte avec Bernard un film sur la famille royale et voit dans son voyage dans le temps une formidable opportunité pour rencontrer son idole, Marat. Paradoxalement, il tombe sous le charme de Madame Elisabeth et tente de faire évader la famille. Son caractère exubérant le plonge souvent dans des situations insolites.
Bernard
Beaucoup plus terre à terre qu’Olivier, il redoute les conséquences des actes souvent irréfléchis de son collègue et voudrait retourner dans son siècle le plus rapidement possible. Il n’en est pas moins bon vivant et les attraits de la cuisine du Temple achèvent de le résigner.
Charles
Fils cadet de Louis XVI et Marie-Antoinette. Plein de vie et très intelligent, il utilise avec efficacité et parcimonie son image d’angelot blond. Très proche de sa sœur avec qui il partage ses joies et ses angoisses, il aime se plaindre d’elle pour le plaisir, rit beaucoup et travaille peu. Son besoin d’être aimé le poussera à dénoncer aux républicains les personnes qui l’ont aidé à préparer sa fuite..
Marie-Antoinette
Très affectée par les événements, elle conçoit les relations humaines de façon très superficielle et tente surtout de protéger son fils, qu’elle infantilise parfois. Ses relations avec sa fille ont toujours été conflictuelles et toutes deux semblent avoir fait le deuil d’une véritable complicité. Assez léthargique après la mort de son mari et le départ de son fils, elle ne réalise que trop tard les pertes qu’elle a faites et le sort qui l’attend.
Louis XVI
Il sert de précepteur à ses enfants avec lesquels il entretient une certaine complicité qui lui permet de laisser libre cours à son goût pour l’humour. Il espère leur libération après sa mort, qu’il sait imminente, et tente de donner à leur vie un vernis de normalité pour éviter qu’ils ne soient trop affectés par la situation.
Madame Elisabeth
Jeune sœur dynamique et un brin mystique de Louis XVI, elle se situe à mi-chemin entre la génération des parents et de celle des enfants. C’est elle qui entreprend de faire évader la famille après la mort de Louis XVI. L’activité est pour elle une façon d’éviter la dépression.
Mathieu
Jeune municipal ambitieux et républicain convaincu, Mathieu voit dans la Révolution une opportunité pour changer de milieu. Il monte d’ailleurs rapidement en grade et revient ponctuellement au Temple pour assurer les missions dont il est chargé par le gouvernement.
Stéphanie de Montcairzain
Cette jeune aventurière tente de se faire passer pour la fille du prince de Conti et de la duchesse de Mazarin (d’où l’anagramme qui lui sert de nom) et harcèle les autorités pour pénétrer au Temple. Elle cultive un côté très excentrique qui masque son assurance et son sens de la manipulation.
Des acteurs plein d’enthousiasme, un spectacle prenant.
Pour 1 Notes
Des acteurs plein d’enthousiasme, un spectacle prenant.
5, passage de Thionville 75019 Paris