La confidence des oiseaux

du 19 au 30 mai 2010
1h

La confidence des oiseaux

La scène est un résumé complet du monde. Sur le plateau, l’homme a les pieds sur terre, au sol. L’espace au-dessus de lui est réservé à la lumière, je veux y faire un lâcher d’oiseaux comme un lâcher silencieux de « grandes images » pour accéder à l’inconnu qui s’éveille à la vue d’un oiseau qui vole, qui passe en volant et permet la subtile opération de l’esprit qui se concentre après sa disparition.

Plus qu’ils ne volent…

"La nature, les chants des oiseaux! Ce sont mes passions. Ce sont aussi mes refuges. Dans mes heures sombres, quand mon inutilité m'est brutalement révélée, quand toutes les langues musicales me semblent réduites au résultat admirable de patientes recherches, que faire, sinon retrouver son visage véritable oublié quelque part dans la forêt, dans les champs, dans la montagne ou au bord de la mer, au milieu des oiseaux ?" Olivier Messiaen

C’est par cette citation que Luc Petton présentait La confidence des oiseaux son projet de spectacle-parcours à l’air libre, qui réunissait danseurs et oiseaux évoluant de concert, en liberté, dans les parcs et jardins.

Aujourd’hui il formule le projet de présenter cette même complicité danseurs/oiseaux sur scène.

La scène est un résumé complet du monde. Sur le plateau, l’homme a les pieds sur terre, au sol. L’espace au-dessus de lui est réservé à la lumière, je veux y faire un lâcher d’oiseaux comme un lâcher silencieux de « grandes images » pour accéder à l’inconnu qui s’éveille à la vue d’un oiseau qui vole, qui passe en volant et permet la subtile opération de l’esprit qui se concentre après sa disparition.

… ils viennent à part entière au délice de l’être. St John Perse

  • Ciel vide, ciel sans oiseaux

Le ciel se dépeuple. Le ciel se vide. Le ciel ne sera bientôt plus qu’une enveloppe vide hantée par des frelons d’acier lâchant leurs bombes sur des villes anéanties. Le ciel ne sera peut-être plus rien que l’azur morne des satellites espionnant les morts d’une planète morte.

Ciel vide, ciel sans oiseaux.

Nous n’en sommes pas encore là, mais devant la marée montante des résignations aux massacres de masse, des indifférences fascinées et des paniques fomentées, on conviendra que l’échéance n’est pas si lointaine.

Le ciel, autant que la terre nous est un élément vital. Nous le respirons et nous y aspirons. Il n’est pas douteux que s’y trouve le séjour de notre bonheur car nos rêves de félicité sont des rêves de vol. Là, dans l’air, nous jouissons d’une liberté infinie ; nous sommes au comble de la joie, et de retour sur terre, nous en gardons l’ineffable nostalgie, comme si l’ultime secret de notre existence-le sentiment et l’épreuve de notre éternité- nous l’avions un instant tenu entre nos mains. De ces rêves et de leurs révélations, les oiseaux seuls en sont les garants et les témoins. Il suffit de les regarder, de contempler les bons augures de leurs vols : plus qu’ils ne volent ils viennent à part entière aux délices de l’être.

Luc Petton, et ceux qui dansent avec lui, ont pensé aller au-delà de la simple louange et de la contemplation : « Ne pourrions-nous, par exemple, nous tourner vers eux et leur demander de se joindre à nos jeux et à nos danses, de mêler à nos pas leurs battements d’ailes, d’accorder leur chant à nos souffles, leurs ébrouements à nos langueurs, nos élans à leurs envols ? Ainsi ferions-nous venir sur scène, en dépit des menaces, des peurs et de la peste, la bouleversante beauté de leur être léger. »

Aujourd’hui, ils sont prêts, tous ensemble : la corneille noire, les perruches blanches huppées ou couleurs de vitrail, les étourneaux à plumes d’antimoine et ceux là du « guetteur », les filles et le garçon qui sont comme des Scythes immémoriaux et le rêveur que son rêve déjà soulève par les aisselles. La lumière, bientôt, va poindre. Des cintres obscurs le ciel descend et touche à peine la terre.

Il faut danser maintenant. Il est encore temps de danser notre commun devenir. Il est encore temps d’écouter dans la confiance préservée et l’amitié gagnée au fil des pas et des coups d’aile, la confidence des oiseaux.

Bernard Weber

Sélection d’avis du public

La confidence des oiseaux Le 20 février 2008 à 15h45

j'ai vu ce spectacle dans le cadres des hivernales à avignon dans une superbe petite chapelle aux murs dépouillés ce fut un moment magique d'une grande poésie la musique minimale melangée aux bruits des ailes, les quatre danseurs n'en faisant pas trop, semblant s'étonner encore à la vue des oiseaux, les accueillants sur leurs perchoirs ou sur leurs bras avec beaucoup de déclicatesse les oiseaux fiers et heureux de nous montrer leur prouesse et qui semblaient qqfois ne pas souhaiter mettre un terme à leur numéro, faisant durer le plaisir j'ai versé une larme à la fin tant ce fut délicieux j'ai été émerveillée et remplie d'une grande douceur que je ressents encore en moi

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La confidence des oiseaux Le 20 février 2008 à 15h45

j'ai vu ce spectacle dans le cadres des hivernales à avignon dans une superbe petite chapelle aux murs dépouillés ce fut un moment magique d'une grande poésie la musique minimale melangée aux bruits des ailes, les quatre danseurs n'en faisant pas trop, semblant s'étonner encore à la vue des oiseaux, les accueillants sur leurs perchoirs ou sur leurs bras avec beaucoup de déclicatesse les oiseaux fiers et heureux de nous montrer leur prouesse et qui semblaient qqfois ne pas souhaiter mettre un terme à leur numéro, faisant durer le plaisir j'ai versé une larme à la fin tant ce fut délicieux j'ai été émerveillée et remplie d'une grande douceur que je ressents encore en moi

Informations pratiques

Chaillot - Théâtre national de la Danse

1, Place du Trocadéro 75016 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Librairie/boutique Restaurant Salle climatisée Tour Eiffel Vestiaire
  • Métro : Trocadéro à 96 m
  • Bus : Trocadéro à 31 m, Varsovie à 271 m, Pont d'Iéna à 297 m
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Spectacle terminé depuis le dimanche 30 mai 2010

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