La dernière nuit de Molière

Dès 12 ans.

• Une vie fulgurante au service d’une passion, le théâtre

Molière va mourir, il ne peut s’y résoudre répétant sans cesse qu’il doit jouer : son public l’attend, ses personnages l’attendent, le roi l’attend… Le théâtre l’attend. Qu’importe la postérité, c’est maintenant qu’il doit être sur la scène, qu’il doit se farder…

De Jean-Baptiste, il est devenu Molière connu de tous, protégé, admiré et détesté. Personne n’a à lui imposer quoique ce soit, y compris et surtout pas le repos qui pourrait lui être salvateur. Jouer et jouer encore, parce que le jeu c’est la vie.

Durant cette dernière nuit, dans les coulisses du théâtre, Mauvillain, son médecin et ami, et Armande, son épouse, vont accepter le “caprice” du maître, pour ne pas le contrarier et essayer de lui faire entendre raison. Ils vont entrer dans son jeu et jouer des personnages comme si le dialogue réel n’était possible que par le truchement du théâtre. Le théâtre comme salut jusqu’au bout, comme force de vie.

Au cours de cette confrontation nocturne, au travers d'extraits de ses pièces et par l'évocation de moments intimes de sa vie, l'homme de théâtre qu'était Molière se dessine, avec ses combats, ses colères, les difficultés qu'il a du affronter. Sa vie et son œuvre se confondent en une suite de défis et de prises de risque.

350 ans après, la vie de Molière reste un exemple de force de vie, de conviction et d’implication dans la société. Derrière le mythe, se cache un homme qui nous ressemble avec ses souffrances et ses carences, ses forces et ses faiblesses, ses convictions et ses ambiguïtés. Un homme de son temps, un homme de notre temps, un homme de tous les temps.

• Genèse du projet

Depuis le début de ma carrière professionnelle, il y a plus de 35 ans, Molière est resté pour moi l’essence même du théâtre. Il est le maître, l’ami qui me permet de défendre le théâtre que je porte en moi. Je l’ai joué et fait jouer. L’esprit de son théâtre ne me quitte jamais.

Il y a quelque temps, j’ai fait par hasard la découverte d'un document rare : la thèse de doctorat en médecine du docteur Vialard. Une thèse « Essai médical sur Molière » qui développe une approche médicale de la vie de Molière à partir à la fois de son oeuvre théâtrale, mais également des maigres éléments historiques qui nous sont parvenus concernant sa vie intime.

Reprenant mes lectures, je me suis rappelé, grâce au docteur Vialard, que Molière entretenait d'étroites relations avec un certain Mauvillain son médecin traitant. Mauvillain qui était devenu son ami et son confident. C'est lui qui fournissait à Molière les notions médicales et expliquait le jargon de la médecine de l'époque. C’est lui qui a permis à l'auteur de croquer de manière réaliste la profession des médecins. Et c’est probablement aussi Mauvillain qui procurait à Molière les médicaments dont il usait et abusait.

Stimulé par l’étude du docteur Vialard, j’ai eu l'idée de faire vivre Molière et Mauvillain sur scène dans une pièce que j’écrirai pour trois personnages. La dernière nuit de Molière m'est apparue la situation la plus vraisemblable pour réunir ces deux personnages. Une situation extrême qui favorise à la fois les confidences et les réminiscences. La présence de la femme de Molière, Armande, ajoute un élément dramatique important, son comportement ayant été la cause de bien des souffrances morales de Molière.

Gilbert Ponté