Hiver 1934. Une nuit striée d’éclairs et de coups de tonnerre. Un briquet s’enflamme. On devine une pièce remplie de caisses de déménagement. Une cigarette se consume dans la pénombre. Un homme lit face à la pluie. Stefan Zweig. Un écrivain admiré, autrichien et européen convaincu, juif « sans s’en préoccuper », humaniste aimé, ami fidèle, marié à Salzburg et amant à Paris. Face à la montée du fanatisme hitlérien, il a décidé en une nuit de fuir son pays pour l’Angleterre. Sur cette île, il tente de s’isoler de la fureur du monde en se plongeant dans l’écriture d’une biographie sur Marie Stuart.
Mais, accusé de lâcheté par ses amis viennois inconscients de la menace nazie, perturbé par Lotte Altmann, une nouvelle secrétaire pas si inoffensive et poursuivi par Friderike, son épouse, qui « n’a plus l’intention de lui faire cadeau de son silence », Zweig voit ressurgir ses vieux démons... Et ce qui ne devait être qu’une fuite provisoire et apaisante, s’avèrera le point de départ d’un exil cruel et définitif... qui le mènera au Brésil et au suicide.
« La femme silencieuse est une pièce d'une qualité rare, et il en fallait pour se mesurer à un tel auteur. Pari gagné pour Monique Esther Rotenberg, qui signe là un coup d'essai. » Le Point
« La pièce de Monique Esther Rotenberg évite en grande partie les pièges de l’autobiographie théâtrale... Pierre-Arnaud Juin est très convaincant dans le rôle du personnage. » Figaroscope
« Corinne Jaber est sublime... La révélation de ce spectacle est Olivia Algazi qui incarne à la perfection la timide et amoureuse Lotte Altmann. » Pariscope
« Sous les délicates lumières de Franck Thévenon, le metteur en scène Pascal Elso a réuni une distribution idéale. » L'Express
« Pierre-Arnaud Juin (Stefan Zweig) y est très crédible. » Télérama
« Un Stefan Zweig tout à fait proche des portraits qu’on a de lui, pugnace, déchiré, à la fois conscient et inconscient. » WebTheatre
Avocate au barreau de Paris, cette ancienne élève du Cours Simon et passionnée de théâtre signe ici avec La Femme Silencieuse sa première pièce. Elle a depuis écrit une comédie La Mémoire du frelon. On peut entrer dans l’oeuvre de Stefan Zweig par plusieurs portes : s'intéresser à ses biographies plutôt qu’à ses romans ou ses nouvelles. Comme beaucoup sans doute , je l’ai lu en plusieurs temps ; mais c’est le monde d’hier qui m'a fait découvrir l’homme et le visionnaire. Ce livre a valeur de testament pour les générations futures . En même temps qu’il décrit tout son arrière monde , l'homme se cherche une solution d’avenir vers ce Brésil qui lui paraît déjà à l’époque si prometteur et ce contraste est d’autant plus saisissant que l’on connaît la réponse qu’il y a apportée. Stefan Zweig a écrit le livret de La Femme Silencieuse opéra composé par Richard Strauss qui fut représenté pour la première fois en juin 1935 à Dresde devant tout un aéropage de dignitaires nazis. L’oeuvre fut interdite après trois représentations. Quelque temps auparavant Zweig avait fait le choix de vivre à Londres. La secrétaire qu’il engage alors qu’il est en train de rédiger la biographie de Marie Stuart deviendra par la suite sa deuxième épouse et c’est avec elle qu’il se suicidera. Le titre fait donc référence à la fois à la personnalité discrète de cette femme mais aussi au silence de son épouse qui, pendant ces années, va préférer ne pas voir le monde s’écrouler autour d’elle.
L'espoir d'une nouvelle vie. Tourner la page de la nostalgie. Une halte dans son refuge de Londres. Envahi de livres. Ecrire, écrire pour survivre. Friderike, sa femme, toujours et maintenant. La rencontre de Lotte qui l'accompagnera dans le désespoir et la mort.Fragment de la vie de Stefan Zweig que nous offre Monique Esther Rotenberg. Moments d'intimité fragile de la création et des rencontres. La lecture des romans de Stefan Zweig nous éclaire, nous donne à voir l'invisible, nous, les aveugles de naissance. C'est sa force, mais si vous le bâillonnez, il meurt. Pour paraphraser les paroles du Préfet Erignac à l'occasion d'une remise de médailles à Nancy à des Justes, « Ce ne sont pas les monstres qui sont dangereux, ils sont peu nombreux, mais ceux qui les suivent... »
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