A partir de 14 ans.
Cette pièce de théâtre a été écrite par Alexandre Dumas lui-même, à partir du texte des Trois Mousquetaires. C’est une oeuvre peu connue qui a été créée à Paris, en 1849, et inscrite au répertoire de l’Odéon. La jeunesse des Mousquetaires est en fait l’un des volets d’une trilogie sur les mousquetaires et sur cette époque de la France qui va de Louis XIII à Louis XIV.
Si le roman centre son intrigue sur D’Artagnan et Mme de Bonacieux, la pièce, elle, donne une importance capitale à la relation entre Athos et Milady de Winter, qui symbolise évidemment la lutte entre le Bien et le Mal, archétype du théâtre romantique, incarné ici de manière très classique par la lutte éternelle de l’homme et de la femme. Qui est le mal ?
Il me paraît particulièrement intéressant de confronter ces deux angles d’attaque notamment pour faire surgir à côté des exploits héroïques, mais un peu enfantins, des jeunes hommes mousquetaires, trois fabuleux destins de femmes, confrontées au peu de choix que leur laissait leur époque.
La langue d’Alexandre Dumas est d’une grande richesse et d’une grande exigence ; certains de ses dialogues sont de purs chefs-d’oeuvre : il faut entendre le Cardinal de Richelieu donner des leçons de realpolitik à Louis XIII, ou Athos raconter sa rencontre avec celle qui n’était pas encore Milady…
Dans la lignée du George Dandin de Molière, créé en 2002, de La Locandiera de Goldoni, créée en mai 2004, du Barbier de Séville de Beaumarchais en 2008, et d’Iphigénie de Racine en 2009, nous poursuivons notre exploration des grandes figures du répertoire avec ce monument de la culture populaire dont le succès ne s’est jamais démenti. Dumas a réussi à inventer un nouveau héros positif, noble et héroïque, fine lame et chevaleresque qui reste humain dans ses faiblesses.
Nous pensons que ce type de spectacle solaire et jubilatoire permet à un très large public de rencontrer le théâtre de manière directe, et qu’il constitue à ce titre un élément déterminant dans le travail de sensibilisation et d’émancipation des spectateurs.
« Un pour tous et tous pour un ! » Quoi de plus solidaire apparemment : le mythe de l’amitié entre les hommes qui, sous le double sceau de la loyauté et du courage, deviennent invincibles. La fraternité sacrée… Telle est bien la devise immortelle des jeunes Mousquetaires (qui se transformera pourtant, plus tard en « un pour chacun et tous pour soi » dans La vieillesse des Mousquetaires).
Mais alors comment la devise initiale si chaleureuse et positive peut elle être la source de tant de violences et de tant de morts ? N’est ce pas ce qui guette toutes les jeunesses et tous les idéaux ?
Vouloir ce qu’ont les autres… à tout prix, et ne désirer en fait que cela. Le vouloir tellement qu’on peut tuer pour ça : l’argent, les ferrets, le pouvoir, la gloire…
Michel Belletante – mars 2010
D’Alexandre Dumas
Adaptation et mise en scène : Michel Belletante
Musique : Patrick Najean
Maître d’armes : Patrice Camboni
23 rue de Bourgogne 69009 Lyon