« J'ai 14 ans. J'habite Vincennes. Je suis élève au collège situeé à l'École du Nord, rue de la Liberté. J'ai appris à lire et à écrire à l'École de l'Ouest, rue de l'Égalité. Il y a aussi une rue de la Fraternité à Vincennes. Lorsque la rafle s'est produite, je venais d'avoir 14 ans. »
Ainsi commence l’adaptation théâtrale des souvenirs de l’écrivain Maurice Rajsfus sur la rafle du Vel d’Hiv, la plus grande arrestation massive de Juifs réalisée en France pendant la Seconde Guerre Mondiale.
« Adapté d'ouvrages de l'historien Maurice Rajssfus, ce sobre monologue (...) n'a pas fini de nous interloquer. » Mathieu Perez, le Canard enchaîné, 13 septembre 2017
« Le théâtre peut être fier de compter dans ses rangs un spectacle tel que celui-ci. » Télérama TT
Le 16 Juillet 1942 : Vent printanier. La police de Vichy désigne ainsi le plus grand rapt organisé à Paris et dans sa banlieue, 15000 Juifs dont 5000 enfants sont raflés, à l’aube, chez eux. Dire l’insoutenable, sans artifices, ni pathos, il ne sert à rien de crier l’horreur. Au moment où le racisme et l’antisémitisme ressurgissent en France et dans toute l’Europe, il m’a semblé indispensable de faire ce travail de mémoire. Heure par heure, se déroule cette rafle prévue par les autorités françaises aux ordres de la police allemande et des SS, implacablement préparée par le Maréchal Pétain, chef de l’État alors âgé de 87 ans, et ses sbires Pierre Laval et René Bousquet. Tous les responsables de cette rafle seront acquittés. Seul Laval sera fusillé à la Libération. Je retrace à travers ce voyage de l’horreur, l’engrenage des lois antisémites, le port de l’étoile jaune et les lieux publics interdits aux Juifs. A la voix de l’acteur répond celle de l’accordéon de Paul Predki.
Les mots ne crient pas, ne chantent pas, ne mentent pas, ils disent.
Philippe Ogouz
7 rue Véron 75018 Paris