Le brave soldat Chvèïk s'en va-t-au ciel

Paris 4e
du 6 juin au 31 décembre 2002

Le brave soldat Chvèïk s'en va-t-au ciel

Etait-il brave, était-il soldat, ira-t-il au ciel ? Est-il vraiment idiot ou le fait-il exprès ? L'obéissance est-elle pire que la rébellion ? La paix est-elle plus violente que la guerre ? Qu'est-ce qu'on aura comme dessert ? Joseph Chvèïk arrive au paradis. Son dossier n'est pas clair. Mérite-t-il d'y entrer ? En a-t-il seulement envie ? C'est lui qui raconte, c'est vous qui voyez.

Présentation
Le Par Ce Que du Pourquoi
Ainsi parle Chvèïk

Etait-il brave, était-il soldat, ira-t-il au ciel ?
L’obéissance est-elle pire que la rébellion ?
La paix est-elle plus violente que la guerre ?
Qu’est-ce qu’on aura comme dessert ?

une comédie de Sotha, avec des bouts de chansons dedans, d’après l’œuvre de Jaroslav Hasek

Depuis un siècle, le brave soldat Chveïk symbolise la résistance de l’homme à l’absurdité de la guerre, du militarisme, de l’obéissance, du fonctionnariat, de la bondieuserie, de l’administration, bref, au fascisme ordinaire qui engendre de temps à autres les pires renversements extrémistes. Mais sa résistance est très particulière, très difficile à combattre par ce qu’elle est indécelable et perverse: Chveïk ne discute pas, il surenchérit, il opine, il abonde. Il obéit de tout son cœur avec un zèle bruyant, un entrain consternant si bien que celui qui croit brimer se trouve confronté à l’énormité de ce qu’il a ordonné. Chveïk a toujours une anecdote qui confirme le bien-fondé des opinions de ses supérieurs mais qui les confirme jusqu’à l’extrême et ça les rend perplexes. Quand Joseph Chveïk affirme et prouve avec force qu’il est stupide, idiot, crétin avéré et reconnu, et qu’il ajoute qu’il est entièrement d’accord avec vous, comment ne pas être déstabilisé ?

C’est ainsi que cet anti-héros, mélange de Don Quichotte et de Charlot, est universel et éternel. Il n’y a pas de lieu et d’époque pour inquiéter quelqu’un en lui disant: « Moi qui suis très con, je dis que vous avez raison et que vous êtes formidable.» La naïveté est une arme pacifique et imparable.

La première adaptation importante de cette œuvre pour le théâtre est celle qu’en fit en 1928 l’allemand Erwin Piscator avec la collaboration de Bertolt Brecht qui signera lui-même vingt cinq ans plus tard un personnel « Schweyk dans la deuxième guerre mondiale ».

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Un jour de 1966, Milan Kepel, un homme proche du TNP, écrivit une version du Brave Soldat Chveïk qui fut représentée au théâtre de l’Athénée dans une mise en scène de José Valverde, succèdant à une pièce de Romain Bouteille écrite avec, entre autres, Sotha. Ancien élève du T.N.P, Bouteille emmena Sotha voir ce spectacle, sans savoir qu’un gamin appelé Philippe Manesse y viendrait lui aussi, et qu’ils en sortiraient tous trois intéressés, amusés et rêveurs, mais sans se rencontrer…Un jour de 1968, Coluche qui chantait alors avec les « Tournesols» dans un cabaret de la Contrescarpe (« La méthode») obtint de Romain Bouteille, son « idole», qu’il lui donne son avis sur les interventions parlées qu’il faisait entre ses chansons. La chanson lui paraissait un véhicule insuffisant à porter les choses qu’il avait à dire. A l’issue de cette conversation, Sotha arriva et les entendit rêver de pouvoir dire les choses qu’ils avaient à dire sur la scène d’un lieu qui leur appartiendrait. Ce fut, en 1969, le Café de la Gare où ils dirent, avec six autres, le début des choses qu’ils avaient à dire et que beaucoup de gens aimèrent entendre…Un jour de 1972, le Café de la Gare déménagea rue du Temple, sans Coluche, et Philippe Manesse arriva…Un jour de 1998, Manon Rony (fille de Sotha) monta « Grand peur et misère du IIIème Reich» de Brecht au Café de la Gare. Elle avait seize ans et cette pièce lui semblait pourtant vouloir dire des choses qu’elle avait à dire. 

En regardant la pièce, Philippe Manesse, rêveur, intéressé et amusé, demanda à Sotha: « Ce n’est pas Brecht qui a écrit le Brave Soldat Chveïk ? J’aimerais bien le jouer. »

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«  Un loulou de Poméranie, c’est comme un bichon maltais, sauf que tout ce qui est rond chez le bichon est pointu chez le loulou. C’est sans doute à cause des milliers de kilomètres qui séparent l’île e Malte de la Poméranie…L’érosion… »

« C’est une commission spéciale qui l’a reconnu d’office: je suis un crétin. On ne contredit pas une commission spéciale qui a fait l’effort de se réunir… »

« Je vous déclare avec obéissance que j’avoue tout, sauf si vous me demandez de n’avouer rien. Dans ce cas, je n’avouerai rien, dussé-je y laisser ma peau. »

« Je ne comprends pas les gens qui se fâchent à l’idée d’être internés dans un asile psychiatrique. C’est le seul endroit où l’on peut se promener à poil, hurler à la mort, être furieux en permanence, mordre son prochain, se prendre pour l’abbé Pierre et lui faire dire des insanités. Là-bas, tout est naturel, tout est normal. Il y a une telle liberté que même les socialistes n’ont jamais rien osé rêver d’aussi beau. C’est comme ça que j’imagine le Paradis. »

« Quoi que vous ayez fait, une fois que ça sera dans les journaux, vous verrez que tous vos amis se mettront à déballer ce qu’ils savent de pire sur vous. Un vrai concours. C’est toujours comme ça, mais ne vous en faites pas: on voit plus de gens dont la réputation est fichue que de gens blancs comme neige, surtout à la télé. »

« Tout le monde peut se tromper. Je suis sûr que même le pape, après une rude journée…il voyage tellement qu’il ne sait plus s’il doit dire « grazié millé» ou « dunke sheune» quand on lui éteint sa lumière. »

« Je vous déclare avec obéissance que je ne fais jamais l’imbécile, je le suis. »

« Je ne suis pas resté longtemps à l’armée mais je me souviens que le capitaine disait toujours :« un soldat ne doit pas penser devant un supérieur. Son supérieur pense pour lui. Quand un soldat se met à penser, ce n’est plus un soldat, mais un civil pouilleux !… »

« Je ne suis rien, je crois en Dieu par ce que je vois bien qu’il existe: les gens ont eu tellement besoin de lui qu’ils l’ont inventé, donc il existe. C’est comme le Père Noël, ou le train, ou la pénicilline. »

« Plus les messes de camp sont courtes, moins les guerres sont longues, c’est bien connu. Au temps de la guerre de Cent Ans, les messes n’en finissaient pas. »

« Mon grand-père avait un ami qui vivait peinard et dont la devise était « prudence et soumission ». Eh bien cet ami a vécu peinard tellement vieux qu’il a fini par devoir mettre fin à ses jours tellement il s’emmerdait. »

« Les guerres durent plus longtemps que les soldats. » 

« Je vous déclare avec obéissance que je suis vraiment aussi crétin que ça. Mais il vaudrait mieux dire idiot, ou bête, ou con, pas crétin. Car le crétinisme est une maladie et employer le mot « crétin » en tant qu’insulte risque de vous valoir des procès, comme quand on dit nain ou sourd ou boniche au lieu de personne de petite taille, mal entendant ou aide ménagère. » 

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Spectacle terminé depuis le mardi 31 décembre 2002

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