Porter à la scène sous forme d’opéra de chambre, la symphonie lyrique composée par Mahler à la fin de sa vie, tel est le défi que se sont lancé le jeune chef d’orchestre David Stern, fils d’Isaac, et Yoshi Oïda acteur-metteur en scène, complice de toujours de Peter Brook. Inspiré d’un recueil de poèmes chinois, Mahler écrit cet ouvrage après la mort de sa fille, il compose là un chef d’œuvre au parfum d’éternité qui le consacrera auprès du grand public tout au fil des ans. Profondément émouvants, raffinés, intimistes, ces chants aux légères senteurs exotiques, sont d’une beauté déchirante où voix et instruments s’entremêlent à merveille.
L’orchestration de Schoenberg, ici choisie, permet l’utilisation d’une formation orchestrale moins importante qui, par sa sobriété et sa finesse, restitue l’intimité voulue par Mahler. Yoshi Oïda réussit un subtil équilibre qui mélange Orient et Occident et fait de cette cérémonie funèbre une ode à la pureté. Au cœur d’une forêt enneigée en Allemagne, s’élève un temple bouddhiste, un homme arrive pour assister aux funérailles de sa fille. Étranger, il revient après dix-huit ans de disparition. La mère pleure sa fille et pense à ce jeune homme qui fut son amant. C’est un hymne à l’éveil du printemps, aux séductions de la jeunesse, à la douleur et à l’inéluctable adieu au monde. Dans ce spectacle poignant, voix, musique, images nous pénètrent. Yoshi Oïda met en valeur la fascination de Mahler pour la spiritualité orientale et la recherche de la paix de l’âme dans l’éternité acceptée.
« La beauté du zen pour Mahler. Loin de Wagner et de Schopenhauer, de Vienne et de Hollywood, cette version du « Chant de la terre » est une révélation et touche au cœur de la vérité mahlérienne. » Libération
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